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023W0082.TXT

PL. BRUGGE 23W

82 (V)

                       Puits artésien de Bruges. (5)

Notre confrère M. F.Peters, nous a fourni, il y a peu de temps, la coupe,
avec très bons échantillons à l'appui, d'un forage qu'il a effectué à la
limite ouest de la ville de bruges, à proximité des bassins.

Ce puits n'a malheureusement pénétré dans le sous-sol que jusque 19m85,
mais il n'en a pas moins donné des renseignements dignes d'intérêt. Son
orifice est situé à la cote 5.

Voici la coupe d'après les échantillons déposés par M. Peters au Musée de
Bruxelles.

            Désignation des couches.                       Profondeurs  
                                                             de     à

1.  Sable de mer blanc, grossier, légèrement agglutiné,
    un peu argileux                                         0      4m00
2.  Sable blanc, grossier, meuble, avec petits éclats
    roulés de silex blanchi                                 4,00   6,10 
3.  Même sable blanc très grossier avec nombreux
    Cardium edule et autres coquilles                       6,10   7,00
4.  Sable gris verdâtre très argileux                       7,00   8,00
5.  Même sable argileux gris verdâtre avec lit de silex
    irrégulièrement émoussés                                8,50   9,00
6.  Sable gris meuble assez grossier, avec beaucoup de
    Cardium, Solen, Melania, Tellina, etc...                9,00   9,40
7.  Sable vert argileux avec linéoles d'argile sableuse
    brune, tourbeuse                                        9,40  10,00
8.  Sable argileux, vert, fin, homogène                    10,00  10,50
9.  Argile finement sableuse brun jaunâtre, très micacé    10,50  12,95
10. Grès glauconifère, les uns à gros grains de quartz et
    de glauconie, les autres à éléments plus fins et 
    micacés. On y découvre des traces de fossiles          12,95  13,35
11. Sable demi-fin, vert, homogène, avec grès 
    glauconifères                                          13,35  17,55
12-
13. Grès glauconifère, à texture plus ou moins grossière,
    durcis au centre, de forme irrégulière                 17,55  19,35
14. Argile sableuse à pâte fine, avec nombreuses linéoles
    blanches de calcaire, avec traces végétales?           19,35  19,85

Il est aisé de reconnaître dans les échantillons Nos 1 à 6 inclus une série
analogue à celle rencontrée au puits d'Ostende, mais réduite.

Les Nos 1 à 6 représentent donc l'ensemble des couches modernes et quater-
naires.

Dans les Nos 7 à 14 on reconnaît également avec facilité les sables argi-
leux avec grès glauconifères et les argilites de l'étage paniselien.

Le puits de Bruges a donc pénétré sous le Quaternaire, a traversé le Pani-
sellien, puis a simplement touché le sable yprésien aquifère.

Le puits artésien de Bruges-Bassins se résume donc de la manière suivante:

          Terrains rencontrés.                            Epaisseurs.

Terrain moderne   Sable plus ou moins coquillier              9m40
et quaternaire

Etage paniselien  Sables glauconifères avec grès à grain
                  variable et argilite                       10m45
                                                             -----
                                      Profondeur totale      10m85 

--------------------------------------------------------------------------

PL. BRUGGE 23W
A.RUTOT

82 (suite)

                      Puits creuxé à Bruges-Bassins.

                          Cote de l'orifice: + 5.


            Description des couches                        Profondeurs
                                                             de     a

1.  Sable de mer, blanc, grossier, légèrement agglutiné,
    un peu argileux                                         0m00   4m00
2.  Sable blanc, grossier, meuble, avec petits éclats
    roulés de silex blanchi                                 4.00   6.10
3.  Même sable blanc, très grossier, avec nombreux
    Cardium edule et autres coquilles                       6.10   7.00
4.  Sable gris verdâtre, très argileux                      7.00   8.50
5.  Même sable argileux, gris verdâtre, avec lit de silex
    irrégulièrement émoussés                                8.50   9.00
6.  Sable gris meuble, assez grossier, avec beaucoup de
    Cardium, Solen, Mactra, Tellina , etc.                  9.00   9.40
7.  Sable vert argileux avec linéoles d'argile sableuse
    brune, tourbeuse                                        9.40  10.00
8.  Sable argileux vert, fin, homogène                     10.00  10.50
9.  Argile finement sableuse, brun jaunâtre, très micacée  10.50  12.95
10. Grès glauconifère, les uns à gros grains de quartz et
    de glauconie, les autres à éléments plus fins et
    micacés. On y découvre des traces de fossiles          12.95  13.35
11. Sable demi-fin, vert, homogène, avec grès 
    glauconifères                                          13.35  17.55
12-
13. Grès glauconifère, à texture plus ou moins grossière,
    durci au centre, de forme irrégulière                  17.55  19.35
14. Argile sableuse à pâte fine, avec nombreuses linéoles
    blanches de calcaire, avec traces végétales?           19.35  19.85

Il est regrettable que le puits ne soit pas descendu plu bas.

Je résume, dans la note déjà citée, la constitution du puits de la manière
suivante:

            Terrains rencontrés.                            Epaisseurs

Terain moderne   Sable plus ou moin coquillier                  9m40
et quaternaire

Etage paniselien Sables glauconifères avec grès à grain 
                 variable et argilite                          10m45
                                                               -----
                                        Profondeur totale      19m85.

En 1887, au moment où paraissaient les lignes qui précèdent, on était loin
de savoir, au sujet des couches modernes et quaternaires de la Plaine
Maritime, ce qu'on en sait aujoud'hui.

Actuellement, j'ai, en effet, effectué le levé de la plus grande partie du
littoral et de la Flandre occidentale, y compris toute la région de Bruges.

La lumière s'est faite sur tous ces dépôts et, au sujet du puits dont je
viens de reproduire la constituation géologique, je puis dire qu'il n'y
existe pas de couches modernes et que les six premiers termes, formant
l'épaisseur de 9m40, constituent le Flandrien marin, assise la plus supér-
ieure de toute la série quaternaire dont l'importance et l'autonomie
n'étaient pas so^pçonnées en 1887 et qui, de nos jours, acquiert, au fur et
à mesure du levé géologique des territoires de la basse Belgique, une très
grande importance.

Dans ces 9m40 de couches, on reconnaît d'abord 4 mètres de sable jaunâtre,
grossier, facies superficiel général du Flandrien (notation q4 de la carte
géologique au I/40.000); puis 5m40 d'alternance de sable et d'argile avec
nombreuses coquilles de l'époque actuelle, et gravier à la base (q4m de la
cartie géologique).

En dessous du Flandrien, le puits a, de plus, traversé 10m45 de Paniselien
presque exclusivement sableux, avec grès, sauf vers le haut où l'argile
sableuse est constatée.

Un bon nombre de puits cités ci-dessus, vont plus bas; le plus profond (rue
Eeckhout), descend jusque 46 mètres, et de l'ensemble des données fournies
par M. l'Ingénieur Van der Schueren et de l'examen des échantillons, il
résulte que al constitution générale du sous-sol de Bruges est la suivante:

TERRAIN MODERNE. Il ne semble guère y avoir des dépôts modernes à la sur-
face du sol, sauf peut-être au Minnewater (Porte de Gand), où on a constaté
jusque 7m50, des terrains argilo-tourbeux et caillouteux hététogènes,
probablement remaniés; ce qui n'a rien d'étonnant en ce point, situé près
des anciennes fortifications et des anciens fossés.

TERRAIN QUATERNAIRE. Il semble que dans les forage où l'on possède des
données, les 10 premiers mètres ont consisté en sable flandrien, comme à
Bruges-Bassins.

J'ajouterai que mes levés autour de Bruges confirment ce qui vient d'être
dit; car, bien que les dépôts modernes de la plaine maritime viennent
toucher, au Nord, l'enceinte de Bruges, il est certain que la ville prop-
rement dite est entièrement bâtie sur le Flandrien.

ETAGE PANISELIEN. Il paraît également certain que le Paniselien s'étend,
sous le Flandrien, sur environ 19 mètres d'épaisseur.

Dans sa masse principale, le Paniselien est presque exclusivement sableux;
seuls des lits d'argile ligniteuse sont signalés à diverses hauteurs dans
la masse.

D'une manière générale, le Panisélien, sous Bruges, est composé:

1) vers le haut, d'une couche de sable meuble, fin pointillé de glauconie   
   et de mica, avec petits lits de grès, couche dont l'épaisseur totale ne
   dépasse guère 2 mètres.

2) vers le bas, d'une couche épaisse de sable grossier, avec gros points de 
   glauconie, très grandes paillettes de mica et très nombreux fragments
   xyloïdes de lignite brun noirâtre. Cette couche a environ 15 mètres      
   d'épaisseur; elle présente à diverses hauteurs des bancs de grès dur,    
   et, vers le haut, des traces de test de fossiles; vers le bas existent
   des accumulations de grains graveleux, peut-être même un véritable lit   
   de gravier de gros grains de quartz.

Sous Bruges, le Panilelien le Paniselien prend donc un facies littoral très
accentué et les niveaux P1m et P1c semblent ne pas exister. Il est probable
que le sable plus fin, supérieur, représente P1d, de sorte que, sous
Bruges, ce qui reste du Paniselien, (les couches les plus supérieures
auyant été ravinées lors de l'arrivée de la mer flandrienne) présente la
composition suivante;

P1d  Sable fin, glauconifère et micacé avec lits dce grès durs.
P1b  Sable grossier à gris point de glauconie, à grandes paillettes de      
     mica, avec lits de grès dur et amas de lignite xyloïde.
P1a? Gravier de gros grains de quartz à la base ?

Je considère que c'est par suite d'une prise défectueuse d'échantillons que
la connaissance positive du gravier de base nous échappe; d'autant plus que
les échantillons de la partie supérieure du sable ypresien sous-jacent sont
mêlés à de très nombreux grains de gravier.

ETAGE YPRESIEN. Immédiatement sous le sable grossier P1b, vient un sable
gris, fin, pur, dont les échantillons supérieurs sont remplis de grains de
grvier, provenant très probablement de la base du Panesilien.

Plus bas, le sable est fin, pur, homogène, et il est caractérisé par la
présence de nombreux spicules de spongiaires et d'autres petits bâtonnets
organiques. Ce sable (Yd) ne paraît guère renfermer de lits d'argile et il
a une quinzaine de mètres d'épaisseur.

Tout au bas des sondages les plus profonds, apparaît une argile grise (Yc),
qui est l'argile ypresienne. Cette argile n'a guère été traversée que sur 3
mètres; en réalité elle doit avoir plus de 100 mètres d'épaisseur.

On comprend maintenant pourqoui les forages de Bruges n'ont guère réussi
à fournir de l'eau potable: c'est parce que, jusque 40 mètres environ de
profondeur, le sous-sol est pour ainsi dire exclusivement sableux.

Les lits argileux signalés à divers niveaux vers la base du Flandrien ou
vers le haut du Paniselien sont de simples lentilles, non continues, de
sorte que toute la masse sableuse constituant le Flandrien, le Paniselien
et le sommet de l'Ypresien, est complétement imprégnée par la nappe super-
ficielle corrompue. Il n'existe donc pas de nappe artésienne sous Bruges
au-dessus de l'argile ypresienne et les puits profonds puisent dans la même
nappe que les puits ordinaires.

RUTOT A.- Bulletin de la Soc. belge de géologie. Bruxelles, 1895, t.IX,
p.289-294.
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