PL. OOSTENDE 21E Service géologique
A.Rutot de Belgique
PUITS ARTESIEN D'OSTENDE (6).
41 (VI) foré par Kind en 1857.
Une très bonne série d'échantillons du puits artésien
d'Ostende existant dans les collections de
l'Université de Liége, j'ai pu étudier de très près les
matériaux recueillis, de manière à me faire une idée
nette des superpositions rencontrées.
D'autre part, notre confrère M.G. Dollfus a également
publié une coupe du puits d'Ostende d'après une série
d'échantillons qu'il possède et, sauf de très légers
détails, nous nous trouvons parfaitement d'accord.
Voici la description des échantillons, conservés à
l'Université de Liége, telle que j'ai pu la faire
après une étude sur place.
DESCRIPTION DES COUCHES RENCONTREES. Profondeurs
de à
1 Sable agglutiné, brunâtre 0m 0,25
2 Sable à gros grains, blanc, avec parties durcies
et Cardium edule 0,25 1,40
3 Argile sableuse, grise, avec traces de tourbe
(argile d'Ostende) 1,40 1,90
4 Sable fin agglutiné et durci, gris blanchâtre 1,90 2,70
5 Sable blanc plus gros, également agglutiné mais
friable 2,70 4,50
6 Sable grossier, semblable à celui de la plage
actuelle 4,50 5,10
7 Tourbe compacte 5,10 6,45
8 Argile sableuse assez fine, gris clair, très
légère 6,45 9,16
9 Sable gris fin un peu durci, avec Cardium edule 9,16 17,60
10 Argile sableuse fine, brunâtre 17,60 19,80
11 Argile sableuse brunâtre, plus compacte 19,80 22,45
12 Sable grossier grisâtre avec fragments de
coquilles actuelles (Mactra, etc.) 22,45 26,00
13 Gravier fin avec petits cailloux de quartz et
de silex et très nombreux fragments de coquilles
actuelles brisées et roulées (Solen, Cardium,
Mactra, Ostrea, Mytillus), plus des débris
roulés (Dentalium, Astarte et fragments de
gastropodes) semblant appartenir à des espèces
fossiles remaniées 26,00 26,50
14 Même gravier que le précédent avec fragments de
Pecten, de Cardita planicosta, de Trochus et de
nombreux petits gastropodes. Parmi les grains de
gravier il en est de vert pâle. 26,50 31,40
15 Gros gravier avec silex roulés, fragments de
grès paniselien roulés dont un à grains très
gros, plusieurs Cardita planicosta et Ostrea
roulées, Littorina littorea, etc. 31,40 33,40
16 Gros sable gris avec petits grains de quartz
translucide et fragments de coquilles 33,40 33,50
17 Argile grise, fine, assez compacte, un peu
feuilleté 33,50 70,00
18 Argile grise fine, compacte, dure, non feuiletée 70,00 100,00
19 Argile marneuse gris clair, compacte, se polissant
sous l'ongle 100,00 130,00
20 Même argile que la précédente 130,00 168,00
21 ??????
22 Sable gris assez fin, avec silteus roulés
aplatis, blanchis extérieurement et un fragment
d'un grès lustré. Ce sable renferme encore des
fragments de Cyrena cuneiformis, le dernier tour
d'un gastropode lisse et des débris d'Ostrea 173,00 178,00
23 Sable gris semblable au précédent, avec cailloux
roulés aplatis, des fragments non roulés d'un
grès verdâtre paraissant fossilifère, quelques
débris de Cyrena, d'Ostrea et d'ossements? 178,00 182,00
24 Sable gris sans cailloux ni grès, avec assez
nombreuses Cyrena cuneiformis dont plusieurs
bivalves et des fragments d'Ostréa. 182,00 185,00
25 Sable assez fin, gris clair, sans fossiles 185,00 189,10
26 Sable moyen gris, plus foncé que le précédent,
un peu agglutiné, avec quelques faibles traces de
fossiles 189,10 190,50
27 Argile gris noirâtre très ligniteuse, remplie de
débris de fossiles nacrés et d'Ostrea, plus un
fragment de Cérithe ? 190,50 194,00
28 Argile grise un peu ligniteuse, plus compacte et
plus claire que la précédente, avec traces de
fossiles 194,00 197,50
29 Argile marneuse jaune verdâtre, avec débris
d'Ostrea et d'autres fossiles paraissant provenir
de la couche supérieure (mélange causé par les
instruments de sondage) 197,50 200,00
30 Argile très sableuse ou sable agglutiné, gris
assez foncé, avec quelques taches ferrugineuses
et petits débris de coquilles 200,00 200,50
31 Argile d'aspect savonneux, fine, gris verdâtre
clair, compacte 200,50 204,70
32 Même argile mais moins compacte, très sableuse,
vert jaunâtre ou gris clair 204,70 207,80
33 Grès blanchâtre avec nombreux grains de glauconie;
le ciment paraît assez fin et marneux ou argileux 207,80 208,00
34 Craie blanche ordinaire 208,00 272,00
35* Marne ou argile très sableuse, glauconifère,
grise, avec gravier (quartzites, etc.) à la base 272,00 274,20
36* Argile rouge sableuse dite "craie rouge" 274,20 290,00
37* Argile très fine, savonneuse, gris-jaunâtre 290,00 299,10
38 Sable gris moyen assez clair, ressemblant beaucoup
au sable du Landenien supérieur et paraîssant
renfermer des débris de coquilles 299,10 300,40
39 Phyllade violacé en gros fragments semblant roulés 300,40 306,00
40* Phyllade violacé en plaquettes non roulées, avec
parties vertes 306,00 308,25
Comme renseignements supplémentaires, M.G.Dollfus
indique, dans l'argile comprise entre 100 et 130 m, la
présence de pyrite.
Il décrit la couche comprise entre 168 et 173 m.,
"sable argileux brun, impur, avec points nombreux vert
pomme, fer sulfuré en nodules."
Dans le sable gris, de 173 m. à 178 m., il cite comme
fossiles recueillis: Nematura miliola, Desh; Cyrena
cuneiformis, Fer; Ostrea en fragments et Cytheridea
roulées.
Entre 178 et 182 m., M.Dollfus signale la présence,
dans le sable argileux grisâtre, de galets blancs,
de plaquettes grézeuses fossilifères et de pyrite, ainsi
que les espèces fossiles suivantes : Melania inquinata, Def;
Cyrena cuneiformis, Fer; Myrtilus indéterminé; Ostrea qu'il
rapporte à l'O. bellovacina.
Dans du sable blanc un peu glauconieux compris entre
182 et 185m, le même auteur signale des débris de
Cyrena et Ostrea sparnacensis?
Dans l'argile noire, entre 190m,50 et 191m,80, M.
Dollfus a pu déterminer, Cerithium funatum, Mant;
Cyrena; Ostrea et Clionia erodens, Dollfus.
Enfin, entre 204,70 et 208m, le même auteur signale
la présence, dans le "sable argileux, calcareux,
verdâtre, piqueté de points noirs glauconieux," de
petits débris concassés de silex noir de la craie et de
débris coquilliers obscurs, représentant le gravier de
la base de l'Eocène, au contact avec la craie.
Pour ce qui concerne l'interprétation de la coupe du
puits d'Ostende, j'éprouve une certaine incertitude
dans la fixation précise de la cote de la base de
l'Yprésien.
D'après mes notes prises sur les échantillons conservés
à Liège, la roche, comprise entre 168,50 et 173m,
serait une argile compacte, sableuse; tandis que
M. Dollfus constate d'après ses échantillons, la
présence d'un sable argileux brun.
Mes observations tendaient donc à faire descendre la
base de l'Ypresien jusque 173m de profondeur, mais une
autre coupe, publiée en 1860 dans le Bulletin de la
Société paléontologique de Belgique, indique, entre 170
et 173m une couche de "sable argileux mélange de
quelques pyrites" et la présence, dès 173m, d'un niveau
aquifère.
Je crois donc utile de faire remonter légèrement la
base de l'Ypresien jusque 170m; M. Dollfus la fixe à
168 mètres.
J'ai cru également, ainsi que cela se présente
fréquemment dans les sondages, que les cailloux roulés
de silex signalés dans les couches nos 22 et 23,
c'est-à-dire entre 173 et 182m, se trouvaient
réellement en lit à la base de l'Yprésien, et étaient
descendus dans la masse du sable, grâce aux remous
formés par les instruments de sondage. Mais j'admets
maintenant aussi qu'ils aient pu être en place et
disséminés dans les parties supérieures du Landenien,
sans toutefois avoir tous mes apaisements à ce sujet.
Quoi qu'il en soit de ces observations de détail, la
coupe du puits artésien d'Ostende peut se résumer comme
suit, et c'est de cette manière qu'elle figure sur le
diagramma.
TERRAINS RENCONTRES. Epaisseurs
Terrain Alternances de sable coquillier, et
moderne d'argile sableuse, avec gravier à la base 33.50
Etage Argile grise, quelquefois brunâtre ou verdâtre, avec
ypresien pyrite et septaria (à 122 m.) 136m,50
Etage Sable coquillier avec galets de silex et 20m,50
landenien fragments de grès vers le haut
Argile noire ligniteuse, très fossilifère et
argile grise avec fossiles 7m,00 38m,00
Argile, puis argile sableuse avec gravier à la
base 10m,50
Etage Craie blanche 64m,00
senonien
Etage Marne ou argile sableuse glauconifère avec
turonien gravier à la base 2m,20
Etage Argile rougeâtre ou gris jaunâtre et sable
coenomma- gris à la base 26m,00
nien
Terrain Phyllades des violets, percés sur 7m,85
silurien
-------
Profondeur totale 308m.05
Rutot A.- Bull de la Soc. belge de géol. Bruxelles,
1887,t.I,p.4
Dans mon travail sur l'allure souterraine des couches
entre Bruxelles et Ostende, j'ai donné et discuté les
éléments de la coupe du puits artésien d'Ostende: je
n'ai donc plus à y revenir ici et je me bornerai à
transcrire ci-après la succession des couches, telle
que je l'ai déduite des matériaux étudiés.
Cote de l'orifice: + 6.45
Coupe du puits artésien d'Ostende. (6)
TERRAINS RENCONTRES EPAISSEUR
Terrain Alternances de sable coquillier et d'argile
moderne et sableuse, avec gravier à la base
quaternaire 33m,50
Etage Argile grise, quelquefois brunâtre ou
ypresien verdâtre, avec pyrite et septaria (à 122m) 136m,50
Etage Sable coquillier avec galets de silex et
landenien fragment de grès vers le haut 20m,50
Argile noire ligniteuse, très fossilifère,
et argile grise avec fossiles 7m,00 38m,00
Argile, puis argile sableuse avec gravier à
la base. 10m,50
Etage Craie blanche 64m,00
senonien
Etage Marne ou argile sableuse glauconifère avec
turonien gravier à la base 2m,20
Etage Argile rougeâtre ou gris jaunâtre et sable
cénomanien? gris à la base 26m,00
Terrain Phyllades violets, percés sur 7m,85
cambrien (1)
Cet élément initial de notre coupe au travers de la
Flandre occidentale étant donné, occupons-nous
maintenant du puits artésien de Roulers.
Le forage du puits artésien creusé par MM. Ibels et
Lang à Roulers a été effectué pendant l'hiver 1887-88 à
la brasserie de M. E. Rodenbach, rue d'Espagne, à 800
mètres au Sud-Est de la gare et à environ 100 mètres au
Nord de la Mandel.
Voici la coupe telle qu'elle résulte des notes fournies
par les sondeurs et de l'interprétation des
échantillons, bien minimes, inférieurs à la profondeur
de 160 mètres, qui m'ont été remis.
Rutot A.- Bull. de la soc. belge de géol.Bruxelles,
T.II,1888,pp.58-59.
A. - Interprétation des dépôts modernes et quaternaires
de la partie supérieure du Puits artésien d'Ostende. (6)
Jusqu'ici, dans les travaux relatifs au puits artésien
d'Ostende, on avait du se borner à donner l'énumération
lithologique des couches rencontrées sur les premiers
33m,50.
Je suis à même maintenant de donner ci-après la
détermination stratigraphique des diverses couches
rencontrées.
Je profiterai de l'occasion pour résumer la coupe
complète du puits; les notations des dépôts modernes
et quaternaires correspondent au tableau déjà donné
ci-dessus, page 295.
Cote de l'orifice: +6.45
Terrain alq Sable coquillier 1,60
moderne alp 1. Argile inférieure des Polders 0,30
alr 2. Alternances de sable et d'argile 3,20
t Tourbe 1,35
alr 1. Sable argileux 2,71
Terrainq q4m Sable flandrien coquillier, avec argile
quaternaire et graviers à la base 24.34
Etage Yc. Argile grise 136.50
yprésien
Etage L. Sable coquillier 20m,50
landénien Argile noire, lignit. fossilif. 7.00 38.00
Argile grise avec cailloux à la base 10.50
Terrain Etage Craie blanche à silex noirs 64.50
crétacé senonien Marne sableuse glauc. avec
gravier à la base 2.40 66.40
Etage Argile rougeâtre ou gris-jaunâtre,
cenoman- avec sable gris à la base
ien? 26.00
Terrain Phyllades violets 7.85
cambrien. ------
Total: 308.25
Rutot A.-Bull de la soc. belge de géol. Bruxelles, 1895,
t.IX,p.311.
----------------------------------------------------
G.Dewalque
Notice sur le puits artésien d'Ostende.
On a foré à Ostende, il y a quelques années, un puits
artésien dont la coupe intéressera les géologues.
En voici l'exposé sommaire, en attendant une
description détaillée:
1 Sables divers, modernes 5.10
2 Tourbe schistoïde 1.35
3 Sables divers, purs, argileux ou calcarifères,
avec graviers ou cailloux à la base; quaternaires:
(Corbicula) fluminalis, etc 27.05
4 Argile grise, avec pyrite et rares septaria,
Yprsien supérieur, London clay 139.50
5 Sables divers, purs, argileux ou glauconifères,
quelquefois avec débris de coquilles ou calcaire
sableux, alternant avec des argiles, ligniteuses
vers le haut, glauconifères vers le bas; cailloux
de silex roulés à la base. Landénien 35.00
6 Craie blanche, à silex très rares. Sénonien 64.00
7 Marne grise ou bleuâtre avec cailloux roulés
de quartzite et de poudingue Nervien 2.20
8 Phyllades très altérés, extraits en boue
argileuse rougeâtre ou violoncée 26.20
9 Phyllade bleu violoncé, fissile. Gédinien sup. 7.85
--------
Puissance totale 308.25
On a rencontré une nappe aquifère à 175.50 m. et une
autre à 185 m. dans les sables landéniens inférieures.
Un accident ayant interrompu le travail vers 300m., on
s'est aperçu que l'eau était plus chaude et plus
abondante. La température de l'orifice était de 19
degrés; elle paraît n'avoir pas dépassée 15 degrés dans
le principe; on a trouvé, depuis, 200.2 à 260 m., et
une autre fois 22 degrés à 210 et à 295 m., la
température de l'orifice étant respectivement 17 ,7 et
19 .
Le débit qui a un peu varié, est, en moyenne, de 1200
hectolitres par 24 heures, à 7 m au-dessus de la basse
mer moyenne.
Cette eau n'est pas potable, mais elle est recherchée
pour l'usage domestique. L'eau mixte qui sort du puits
renferme, d'après diverses dosages 2 1/2 à 3 millièmes
de sel, en grande partie alcalins, où domine le
chlorure de solium. M. De Koninck y a trouvé, il y a
trois ans, sur 1000 grammes:
Chlorure sodique 1.367
Sulfate sodique 0.605
Carbonate sodique 0.657
Carbonate magnésique 0.034
Chlorure potassique 0.023
Silice, alumine, etc 0.005
-----
2.687
Les carbonates de chaux et de fer y ont aussi été
constatés; il y a de l'acide carbonique libre. Le
résidu total a varié et atteint 2.950.
Dewalque. G.-Bull. de la soc.géol. de France Paris,
1862-63,t.XX.pp.235-236.
Voir aussi: Van Mierlo Ch.-Bull. de la Soc. belge de
géol. Bruxelles, 1888,t.II.pp. 221-224 (proc.-verb.)
et 249-259 (Mém.) pl. VI-et VII.
------------------------------------------
41(suite) Il est à remarquer que la détermination Gedinnien a
été faite dans les idées de Dumont. Il s'agit sans
doute de Revinien, voire de Devillien. (A.Renier)
D'après une brochure publiée par l'Administration
communale d'Ostende:
L'analyse faite, en 1905, par MM. les professeurs A.
Gautier et Moureu, fut reprise, en 1910, dans le but
d'établir la présence des sulfures, par MM.Moreaux et
Everaerts, attachés au laboratoire communal d'hygiène.
Voici résultat de cette double expertise:
Température: 18,5 C Helium et néon 0.cc0194
Radioactivié: positive Hydrogène sulfuré 3.cc.257
Point cryoscopique: 0.165 Chlorure de pottasium gr 0.0392
Bicarbonate de sodium: 1.285 Chlorure de Lithium 0.00048
Bicarbonate de fer: 0.0016 Sulfate de Sodium 0.4357
Sulfure de Sodium: 0.003 Biborate de Sodium 0.1494
Sulfate de chaux: 0.0150 Silice 0.012
Sulfate de magnésie: 0.408 Acide phosphorique: 0.00042
Chlorure de Sodium: 1.3011 Alumine 0.008
Iode 0.00012
Brome 0.000115
Arsenic 0.00001
Gaz dissous par litre:
Azote 1700.95
Oxygène 100.79
Argon 0.00388
Résidu fixe total par litre, gr. 2.77
-------------------------------------------------------------
F.Halet
Un échantillon provenant de ce puits a été donné par
M.Van Ertborn à l'Ecole des Mines du Hainaut à Mons.
Repérage par V. Collard, le 19 juin 1931.
M.Halet a pu obtenir un spéciment de cet échantillon
pour les collections du Service géologique.
Cailloux roulés et plats gris-foncé provenant de la
base de l'étage ypresien, sans indication de profondeur
(Ech.)
-----------------------------------------------------------------------------
PL. OOSTENDE 21E Service Géologique
Ed. DE CUYPER de Belgique
41 (Suite)Ed.DE CUYPER.- La question de l'eau potable à Ostende. 1720-1900.
Ostende, 1900,Imprimerie centrale Alb. Bouchery et Cie,
rue d'Ouest, 50.
pages 23-26:
Les travaux de forage du puits artésien furent
commencés le 13 avril 1858. Le 15 juin les machines
fournies par M. Carrels, constructeur à Gand, furent
mises en marche et le travail poussé activement.
Voici les diamètres des diverses colonnes descendues
dans le puits:
La colonne de 0.40 a tubé 45 mètres et est allée jusqu'à 45 m.
La colonne de 0.35 a tubé 44 mètres et est allée jusqu'à 89 m.
La colonne de 0.31 a tubé 33 mètres et est allée jusqu'à 122 m.
La colonne de 0.27 a tubé 46.46 mètres et est allée jusqu'à 168m46
La colonne de 0.24 a tubé 22 mètres et est allée jusqu'à 190 m.
La colonne de 0.20 a tubé 42.40 mètres et est allée jusqu'à 232.40
La colonne de 0.17 a tubé 70 mètres et est allée jusqu'à 302.40
Les colonnes de 0.17, 0.20, 0.27 et 0.35 avaient leur
origine au niveau du sol.
Nous donnons ci-dessous les diverses couches traversées
avec leurs épaisseurs et profondeurs, ainsi que les
dénominations géologiques des terrains traversés
établies par le géologue De Walcque:
TERRAINS TRAVERSES. Epaiss. Prof.
Terrain moderne: Terrain de transport 0.25 0.25
Sable gris 1.15 1.40
Argile très sablonneuse gris jaunâtre 0.50 1.90
Sable gris peu argileux 0.80 2.70
Sable gris à coquillages 1.80 4.50
Sable gris et coquillages 0.60 5.10
Tourbe 1.35 6.45
Terrain Argile gris bleuâtre sablonneuse 2.71 9.16
quaternaire Sable gris bleuâtre peu argileux avec
coquillages 8.44 17.60
Argile gris verdâtre claire 2.20 19.80
Argile gris verdâtre foncée 2.65 22.45
Argile gris bleuâtre 3.55 26.00
Sable gris avec coquillages 0.50 26.50
Sable gris grossier à coquillages et
cailloux roulés 4.90 31.40
Cailloux roulés avec coquillages 2.00 33.40
Sable gris verdâtre 0.10 33.50
Terrain Argile gris versdâtre claire 36.55 70.00
Yprésien Argile gris un peu foncée avec pyrite 30.00 100.00
Argile verdâtre un peu plus claire
avec un peu de pyrite 30.00 130.00
Argile gris verdâtre plus foncée
avec un peu de pyrite 38.50 168.50
Terrain Argile gris verdâtre très foncée et
Landenien un peu sablonneuse avec peu de pyrite 4.50 173.00
Sable gris verdâtre chargé de
coquillages,cailloux roulés et pyrite 5.00 178.00
Argile pétrifiée avec coquillages 4.00 182.00
Sable gris avec coquillages 3.00 185.00
Sable gris et un peu de débris de
coquillages 4.40 189.10
Argile gris verdâtre foncée sablonneuse 1.40 190.50
Argile gris verdâtre avec coquillages 1.00 191.50
Argile pétrifiée chargée de coquillages 0.25 191.75
Argile gris verdâtre foncé avec coquillages 3.75 195.50
Argile gris verdêtre plus claire avec
coquillages 4.50 200.00
Argile sablonneuse 0.40 200.40
Argile verte 4.30 204.70
Argile vert-jaunâtre 3.10 207.80
Sable crayeux chargé de point noirs 0.20 208.00
Terrain nervien Craie blanche pure 64.00 272.00
Terrain rhénan Craie grise 2.20 274.20
altéré Craie rouge 15.80 290.00
Craie jaune 9.10 299.10
Sable et source ? Sable gris 1.30 300.40
Rhénan: Schiste ardoisier 306.00
A la fin de janvier 1859 on rencontrera de 173 à 175
mètres une première nappe d'eau qui, contenue dans un
tube sans écoulement, s'y élevait à 8m14 au-dessus du
niveau de la basse marée moyenne des vives eaux et
qui donnait à 4.88 mètres au-dessus de ce niveau
environ 1200 litres par heure.
En février de la même année, à la profondeur de 185
mètres, on a rencontré une seconde nappe qui, mêlée à
la première, élevait le niveau de l'eau dans le tube
à 9.54 mètres au-dessus de marée basse et qui donnait
un débit de 9000 litres par heure à la hauteur de 5.16
mètres.
A la fin du mois d'Août une troisième nappe fut
rencontrée à la profondeur de 299 mètres. Elle se
manifesta par une grande affluence de sables qui
s'accumulèrent au fond du trou de sonde, et durent en
être extraits à plusieurs reprises, et par
l'augmentation de 3 degrés dans la température de l'eau.
Les eaux réunies des trois nappes s'élevaient à 11.29
mètres au-dessus du niveau de mer basse et
fournissaient environ 10200 litres par heure à la
hauteur de 5.16 mètres.
Immédiatement après la troisième source la sonde
rencontra le schiste ardoisier, que l'on fora sur une
profondeur de 6.25 mètres.
Le 11 décembre 1859, 1er travaux furent arrêtés.
L'Administration communale ne voulait plus s'engager à
de nouveaux frais, vu les dépenses faites. Il avait été
depensé, à cette époque 119,000 francs, alors que les
prévisions étaient de 51000 francs seulement.
pages 28-29:
La Commission présidée par M. d'Omalius d'Halloy, avec
une louable persévérance et une sage lenteur, proposa
à la Ville divers moyens pour arriver à la solution la
plus satisfaisante et la moins onéreuse.
Elle fit d'abord enlever les 233 premiers mètres du
tube de 0.17 afin d'isoler la nappe d'eau du fond.
Après analyse l'eau de cette nappe fut reconnue plus
mauvaise encore que les deux supérieures.
La Commission conseilla ensuite de capter séparément
les trois nappes, afin d'avoir à distribuer des eaux
propres à divers usages. Dans ses rapports des 11 mai
et 18 juillet 1892, elle décrit d'une façon complète ce
qu'il y aurait lieu de faire pour arriver à ce résultat
La ville ne crut pas devoir adopter la manière de voir
de la Commission, et dans son rapport du 24 Novembre
1862, le collège échevinal en indiquait comme suit les
motifs:
La Commission nommée par M. le Ministre émet l'idée de
séparer l'eau des sources du puits artésiens; l'eau de
la première source contenant, dit-elle une moindre
quantité de sel que l'eau des deux autres. Il y aurait
avantage à la recueillir séparément.
Malgré le respect que nous inspire l'avis de cette
commission, nous croyons ne pas devoir pour le moment
suivre son conseil; la difficulté des travaux auxquels
il faudrait recourir pour opérer cette séparation, nous
paraît trop grande: a moins qu'on ne fasse un second
réservoir, on perdrait une quantité assez grande de
l'eau que produit le puits artésien. Le résultats qu'on
pourrait espérer de ce travail n'est d'ailleurs pas de
nature à nous engager à tenter de vaincre de trop
grandes difficultés. En effet, espére-t-on obtenir par
cette séparation une eau potable ? Aucunement, on
espère recueillir une eau moins mauvaise que celle
qu'on obtient aujourd'hui.
Tels sont les motifs qui nous ont engagés à vous
proposer de recueillir dans un collecteur commun toutes
les eaux du puits; ce collecteur est le complément
indispensable du puits artésien. La plus grande quantité de
l'eau se perdant maintenant, on ne doit guère songer à forer
de nouveaux puits artésiens, que lorsqu'on sera à même de
recueillir l'eau que donne celui qui existe et qu'on
aura reconnu que la quantité qu'il fournit est
insuffisante pour satisfaire aux besoins de la
population.
Ce n'est pas le manque d'eau qui, en ce moment,
amoindrit les services que le puits artésien peut
rendre, mais la difficulté pour les habitants de la
recueillir. On remédiera à cet état de choses en
augmentant le nombre des bouches d'eau et en les
plaçant dans les quartiers populeux.
Les habitants des quartiers éloignés du puits artésien,
en profiteront comme ceux qui en sont voisins.
Les propositions du Collège furent adoptées et les
travaux exécutés alors furent l'origine de la
distribution d'eau dont les installations existèrent
jusqu'en 1896 dans le parc Léopold à l'angle de
l'avenue Charles Janssens et la rue du Carénage.
---------------------------------------------------------------------------
PL. OOSTENDE 21E Service Géologique
Nyst et De Wael de Belgique
41 (suite)NYST et DE WAEL.- Bulletin de la Société Paléontologique
de Belgique. Anvers,tome I,1858,pp.25-26.
Tableau explicatif des différens terrains rencontrés
dans le percement du puit artésien, que l'on exécute à
Ostende, d'après les échantillons qui ont été adressés
à la Société par Mr. Verraert, Directeur à l'école de
navigation de cette ville.
Nos des mètres
échantillons
1 Terre végétale ou rapportée 0.25
2 Sables d'alluvions marines 0.25 1.60
3 Argile-tourbeuse 1.40 1.90
4 Sables gris sans coquilles, argilo-calcareux 1.90 2.70
5 Même couche avec Cardium edule L. 2.70 4.50
6 Même couche plus sableuses avec Mytilus edulis L. 4.50 5.10
7 Tourbe 5.10 6.45
8 Argile grise avec vestiges de végétaux 6.45 9.16
9 Sables gris contenant des Lutraria compressa
et Cardium edule 9.16 17.60
10 Couche argileuse d'un gris verdâtre 17.60 19.80
11 Même argile d'un gris roussâtre 19.80 22.45
12 Sable fin gris verdâtre 22.45 26.00
13 Sable coquillier marin avec Mactra solida,
Cardium edule, Cardium Norwegicum, (1) Tellina
solidula, et une petite espèce d'échinus.
Toutes ces espèces habitent encore nos cotes 26.00 26.50
14 Même sable avec cailloux roulés mélangés de
fragments de coquilles, plus grande que dans
la couche précédente, savoir: Pecten varius.
Pecten polymorphus, Cardium edule et une valve
de Cyrena 26.50 31.40
15 Gros cailloux roulés avec Cardium edule, et
des fragments roulés de la Cardita
planicostata espèce fossile qui provient
probablement d'une couche tertiaire du terrain
Parisien qui plonge dans la mer actuelle; ces
fossiles sont encore de nos jours rejetés sur
la plage d'Ostende, lors des grands ouragans 31.40 33.40
16 Sable marins avec mêmes débris de coquilles 33.40 33.50
Cette couche n'ayant pas encore été traversée quoi que
les travaux soient parvenus à la profondeur de 72
mètres, nous reservons de donner plus tard de plus
amples renseignements.
(1) Le Cardium Norwégicum, Spengler, est l'espèce
fossile du crag des environs d'Anvers, que nous avons
rapportée, avec doute, au Cardium oblongum Chemnitz,
dans notre travail sur les coquilles et polypiers
fossiles de Belgique, p.187 N. 146, pl. XIV fig. 5 ab.
et que M.C. Wood, dans sa monographie des fossiles du
Crag de l'Angleterre, désigne probablement sous le
nom de C. decorticatum. et à laquelle d'Orbigny a eu le
tort de donner une nouvelle dénomination sous celle de
C. suboblongum, ne voulant pas admettre dans son
système falunien B, des espèces identiques fossiles
avec celles qui habitent nos mers actuelles, ce qui
d'après nous, est peu vraisemblable, comme l'a jugé
aussi le savant conchyliologiste Mr. Deshayes.
Notice sur une coquille du genre Cyrène, découverte
dans les extractions du puits artésien d'Ostende à la
profondeur de 26 mètres 50 à 31 mètres 40; par Mr. H.
Nyst.
page 27.
----------------------------------------------------------------------------
PL. OOSTENDE 21E Service Géologique
Gustave F.DOLLFUS de Belgique
41 suite Annales de la Société Royale Malacologique de Belgique.
Tome XIX,1884,pp.28-35.
Le terrain quarternaire d'Ostende et le Corbicula fluminalis.
J'ai déjà eu l'occassion de m'occuper ailleurs (1) des
couches tertiaires rencontrées lors du forage artésien
d'Ostende et dont une collection d'échantillons
soigneusement recueillie m'avait été transmise par les
soins si obligeants de M. l'ingénieur Leblanc.
Mais j'avais laissé de côté, dans cette notice, l'étude
des couches quaternaires et, si j'y reviens aujourd'hui
c'est que l'étude de ces dépôts les plus récents attire
spécialement présente des géoloques et qu'il m'a paru
que l'examen des couches rencontrées à Ostende pouvait
fournir quelques données précieuses sur l'ordre et la
nature des phénomènes quarternaires.
Au point de vue historique, nous devons mentionner
qu'on trouve divers renseignements généraux sur le même
sujet publiés déjà par MM. Nyst (2), Dewalque (3) et
Meugy (4).
Voici d'abord la liste pure et simple des couches
rencontrées, avec leur épaisseur et leur profondeur,
telle qu'elle résulte du journal des sondeurs et d'une
coupe lithographiée publiée par les soins de
l'administration communale:
Sondage d'Ostende
Epaisseur Profondeur
1 Terre végétale sableuse 0m25 0m25
2 Sable fin, gris, calcareux 1.15 1m40
3 Sable limoneux, gris jaune 0m50 1m90
4 Limon grisâtre 0m80 2m70
5 Sable gris, argileux 1m80 4m50
6 Sable gris pur, à coquilles marines 0m60 5m10
7 Tourbe noire 1m35 6m45
8 Argile grise ou bleuâtre 2m65 9m10
9 Sable gris bleuâtre mobile 8m50 17m60
10 Argile jaunâtre et grise foncée 2m20 19.80
11 Argile grise sableuse 2m65 22m45
12 Sable gris fluide 3m55 26m00
13 Sable gros coquillier 0m50 26m50
14 Sable avec coquilles brisées 4m90 31m40
15 Sable avec galets roulés et coquilles 2m00 33m40
16 Sable gris verdâtre 0m10 33m50
17 Argile plastique surface du terrain
tertiaire
Je ne m'arrêterai pas aux couches nos 1, 2 et 3, qui
renferment des débris de briques et de plâtras
provenant de constructions actuelles.
(1) 1877. Annales Soc. géol. du Nord, t.v.p.22.
(2) 1859. Nyst.Bulletin Soc. paléont. d'Anvers,t.I.p,27-30
(3) 1863. Dewalque. Bulletin Soc. géol. de France, 2 sér.,
t.XX,p.2355:
1868. Dewalque. Prodrome d'une descrip.géol.de la
Belgique,p.243.
(4) 1852. Meugy. Géologie de la Flandre française,p.225
La première couche géologique est le no 4, consistant
en un limon grisâtre qui paraît un sable de dunes
imprégné de limons argileux, sali par une submersion
postérieure.
La couche no 5 est un sable gris un peu argileux,
intimement lié semblable au no 6, qui est seulement
moins argileux. J'ai trouvé dans ces couches 5 et 6 les
coquilles suivantes:
Cardium edule, L.var.minor;
Tellina baltica, L.;
Mytilus edulis, L.;
Cylichna mamillata, Philippi;
Hydrobia ulvoe Pennant sp. var. minor.
Le No 7 figure une tourbe noire, pure, compacte, sans
caractère particulier.
No 8. C'est une argile pleuâtre ou grise, presque pure,
imperméable; je n'y ai vu que des débris coquilliers
qui paraissent appartenir à la Scrobicularia piperata.
No 9. Epaisse couche de sable fin, d'un gris bleuâtre
avec: Scrobicularia piperata. Cardium edule.
Couches 10 et 11. Ces couches, qu'on aurait pu réunir
en une seule et qui sont désignées simplement après les
expressions: d'argile sableuse grise et jaune, sont
simplement le Limon-Lehm, la terre à briques du Nord.
Il ne me semble pas qu'il puisse y avoir de doutes sur
cette attribution; c'est une pâte argilo-sableuse, un
peu micacée, à grains fins de quartz, enrobés dans une
argile ferrugineuse; la couleur actuelle des
échantillons est fauve; mouillée, ils paraissent gris
ou jaunes.
Nos 12, 13, 14 et 15. Ces couches présentent une série de
sables de grosseur décroissante à mesure qu'on s'élève
depuis la base du dépot. La couche supérieure No 12 est
un sable fin mobile, le no 13 est un sable demi-fin,
les nos 14 et 15 sont les sables graveleux avec galets.
L'ensemble constitue une seule formation qui débute par
une plage agitée pour se terminer par un dépôt calme.
La faune du no 12 est celle déjà observée au no 9,
tandis que la faune no 13 et 14 est nombreuse,
distincte et franchement marine. On en trouvera plus
loin l'étude.
Les galets des couches inférieures présentent une
bonne série des couches solides détruites dans le
voisinage; plus loin, j'en donnerai le détail.
J'attribue provisoirement les 10 centimètres de sable
fin inférieur no 16 au contact de l'argile yprésienne,
au sable caillouteux quaternaire qui est au-dessus.
D'après ces données, la coupe supérieure du sondage
d'Ostende peut être figurée par le graphique suivant:
Fig.
On remarquera de suite que nous avons à la partie
supérieure du sondage le même système de dépôts marins
et tourbeux qui se trouvent au nord de la France, à
Watten, à Audruicq, à Ardres, et qui forment
l'extrémité ouest de la plaine maritime décrite par les
Belpaire (1) et qui s'étend sur les Flandres, la
Hollande, le Hanovre et se prolonge en Danemark.
Ces dépôts marins récents qui enserrent le lit de
tourbe sont de l'époque romaine; ils ont été étudiés
par MM. Debray, Gosselet, Lejeune et par moi-même
lorsque j'en ai indiqué la faune (2).
(1) Antoine et Alphonse Belpaire. De la plaine maritime
depuis Boulogne jusqu'au Danemark. Anvers 1855.
(Extension de la tourbe, 2o partie,p.42).
(2) 1872. Debray. Mémoires Soc. des sciences de Lille
(ouvrage couronné); 1872. Debray. Annales Soc. géol. du
Nord,t.l.pp.19-29-85; 1878 Gosselet.Bulletin Soc. géol.
de France, 3 sér., t.VI,p.547. 1872. Dollfus. Annales
Soc. géol. du Nord, t.l.p.10.
Leur stratigraphie, leur nature, sont nettement
déterminés; ils comprennent, en suivant la théorie des
dépôts périodiques exposée par M. Rutot (1), sur
laquelle M. Van den Broeck s'est étendu également (2),
les phénomènes successifs suivants:
Relèvement. Dépôts modernes.
Affaissement Sables marins sup.
Durée continentale (Phase poldérienne) Tourbe.
Relèvement lent Argile imperméable
(Extension des sables
(marins infèrieurs.
Affaissement (Inondation. Graviers
(Littoraux no 9.
Ce qui est digne d'attention, c'est la présence du
Limon-Lehm au-dessus de ces formations récentes.
Son existence avait déjà été édmise a cette place, mais
il était fort utile de la constater une fois de plus
dans une série hors de contestation.
Cette couche, plus claire au sommet qu'à la base,
présente une épaisseur de 4m85 normale dans la région.
Au-dessous du limon quaternaire, nous trouvons une
masse de sables coquilliers de 11 mètres et les divers
niveaux distingué dans cette épaisseur par les sondeurs
sont sans importance.
La faune que voici est partout la même:
Coquilles quaternaires (Pléistocène) rencontrées dans
le sondage d'Ostende.
I. Espèce du littoral belge actuel d'après M. Pelseneer
II. Espèces fossiles du pliocène belge d'après M. Mourlon.
Couche Vivantes Pliocène
No 13 No 14 I II
Murex crinaceus, L. + V
Nassa reticulata, L. + + V
Natica Alderi, Forbes + V
Odostomia unidentata, Mont. (3) +
rissoides, Hanley (4) + +
Parthenina spiralis, Mont.-sp + +
Turritella communis, Risso + M
Coecum glabrum, Mont + M
Scalaria puchella, Biv + P?
Littorina obtusata, L. + V
Rissoa parva, Da Costa + V
inconspicua! Ald +
Hydrobia ulvoe, L. (5) + + V
(1) 1883. Rutot. Les phénomènes de la sédimentation
marine.(Bull. Musée roy. de Bruxelles, t.ii.p.41).
(2) 1883. Ern. Van den Broeck. Sur un mode nouveau de
classification de notation graphique des dépôts
géologique (Bulletin Musée roy. d'hist. nat. de
Bruxelles,t.II,p.341).
(3) A part le type d'Osostomia unidentata, j'ai
rencontré une variété gonflée qu'on pourrait désigner
comme var. ampla, G.Doll, et que est exactement figurée
par Sars,G.O., Mollusca regionis articoe Norwegide,
1878,pl.II, fig.6.
(4) L'échantillon de la couche 13 se rapporte à la
variété alba Jeffreys.
(5) Tous mes échantillons sont gros, solides, et,
quand ils sont incomplets, subcarénés à la pase,
comme ceux figurés par sars pl.22, fig.2.
Couche. Vivantes. Pliocène
No13 No14 I II
Skenea planorbis, Fabr. sp +
Valvata piscinalis, Mull. (1) +
Adeorbis subcarinatus, Mont + M P
Trochus cinerarius, L + + V
exasperatus, Pennant +
magus,L + V
Acmea pellucida, L + M
Dentalium striolatum, Simp + M
Tellina baltica, L + + V
fabula,Gron + V
Scrobicularia piperata, Gm + + V
Mactra solida, L + V P
stultorum, L + V
subtruncata,Mont + P
Donax vittatus, Da Costa + + V
Venus gallina,L + + V
Corbicula fluminalis, Mull. + +
Goodallia trangularis, Mont + +
Cardium edule,L + + V P
papillosum,Poli +
Limopsis minutus,Phil +
Pecten varius,L. + + V
Mytilus edulis, L + + V P
Ostrea edulis,L + + V P
Anomia ephippium, L. + + V P
Fragments de Mytilus (esp.striée) +
Nucula (nucleus ?) + +
Syndosmya (alba ?) +
Pecten (pl.sp.) + +
La liste des couches 13 et 14, que nous pouvons réunir
tout en remarquant la prépondérance des Gastropodes
dans le niveau 13 et celle des Lamellibranches dans le
niveau 14, renferme 38 espèces déterminées.
Elles sont toutes connues vivantes dans les mers du
nord de l'Europe.
Un certain nombre d'entre elles n'habitent plus sur les
côtes de Belgique, si nous nous en rapportons au récent
catalogue de M. Pelseneer.
En éliminant les coquilles trouvées mortes, marquées
d'un M. et qui peuvent avoir été remaniées sur la
place actuelle provenant du dépôt quaternaire inférieur
nous en trouvons 21, soit 55 p.c. seulement,
recueillies vivantes (V) aujourd'hui. Ceci nous montre
que la faune actuelle de Belgique est très appauvrie
relativement à la faune pléistocène. C'est par la
présence d'espèce du Nord, et surtout par des variétés
du Nord de l'Europe, que la faune quaternaire se
caractérise; elle montre surtout une mer froide, mais
vigoureusement peuplée.
(2) Valvata piscinalis var. antiqua. Espèce haute,
forte, à ombilic extrêmement étroit, comme celle
figurée par Wood dans le supplément du Crag Mollusca et
par Sandberger, Conchy.der Vorweldt, qui se trouve dans
les graviers anciens de l'Autriche, de la Bourgogne et
de l'Angleterre; une variété presque identique est
encore vivante dans les canaux du nord de la France.
Seulement 8 espèces sont communes avec les sables
pliocènes d'Anvers, soit 13 p.c., chiffre relativement
très faible et qui montre combien la faune quaternaire
est distincte de la faune tertiaire pliocène; elle est
plus différenciée du pliocène que de la mer actuelle.
Enfin, le manque absolu d'espèces méridionales, la
prédominance des formes du Nord, confirment dans la
pensée que, lors de la période quaternaire, le
Pas-de-Calais n'était pas ouvert.
Les débris remaniés, cailloux et fragments des couches
14 et 15, peuvent se diviser en plusieurs groupes:
1 Silex de la craie demi-roulés.
2 Cailloux noirs très roulés (Pebbles), provenant
originairement de la craie, mais roulés et repris
par la mer dans les couches de l'éocène inférieur.
(yprésien-landenien).
3 Grès tertiaire (paniselien, bruxellien).
4 Fossiles divers de l'ypresien supérieur, Cardita
planicosta, Nummulites planulata, Turritella sp.?
5 Débris coquilliers ferrugineux roulés (Pliocène), se
distinguant à première vue, analogues aux dépôts du
Bolderberg et du crag anglais: Sotrea, Balanes,
Echinocyamus, Bryozoaires: Cellaria fistulosa,
Cellepora sp.?
Tout ces débris, qui proviennent de couches existant
encore au Nord, à l'est ou au sud d'Ostende, à une
plus ou moins grande distance, formés aux dépens des
couches crétacées, éocènes inférieures et moyennes,
joints à la présence de Corbicula fluminalis et
Valvata piscinalis, var. antiqua, dénotent la présence
d'un fleuve d'une certaine importance, se jétant
anciennement dans la mer au voisinage d'Ostende.
Ce fleuve, sans analogie avec le petit cours d'eau
actuel, devait avoir un cours ressemblant à celui de
l'Escaut dans sa partie supérieure et comme aurait été
celui de cette rivière si elle eût continué sa
direction première du sud-ouest au nord-ouest, au lieu
de tourner brusquement au nord-est comme elle le fait
à Espierres. Elle aurait recueilli alors la Lys à son
passage à Courtrai, etc.
Enfin, la présepce de débris de fossiles du Crag donne
à penser que les sables pliocènes se sont étendus au
moins jusqu'à Heyst, sans s'éloigner d'avantage au
sud-ouest, puisqu'ils n'apparaissent pas en place à
Ostende.
Signalons, enfin, des débris d'Elephas meridionalis et
Rhinoceros tichorhinus rejetés parfois sur la plage et
cités par M.Dewalque d'après des déterminations de
M.Van Beneden.
Pour pouvoir classer avec quelque sécurité les couches
que nous venons d'étudier du puits d'Ostende, nous
devons comparer cette succession avec celle des
terrains étrangers analogues.
Dans ce but, j'ai interrogé divers géologues sur le
quaternaire marin de leurs pays et sur le gite du
Corbicula fluminalis. Diverses réponses me sont
parvenues que je vais rapidement analyser.
----------------------------------------------------------------------------
PL. OOSTENDE 21E Service Géologique
G.DOLLFUS de Belgique
41(suite) Annales de la Soc.Géol.du Nord.tome V,1877-1878,pp.22-25.
Tout-a-fait, au Nord, à Ostende, un sondage déjà ancien
à M.Dewalque (1) quelques renseignements, qui n'ont
malheureusement pas été complétés depuis; nous ne
savons si un niveau de galets a été rencontré dans
l'épaisseur des 134 m. d'argile supérieure ou si cet
masse tout entière est le prolongement de l'argile de
Roubaix (2).
Nous possédons cependant, grâce à la générosité si
bienveillante de M. Leblanc, ingénieur en chef des
ponts-et-chaussées à Caen, autrefois à Boulogne, une
collection d'échantillons de ce sondage, dont nous
pouvons développer comme suit les assises appartenant
au tertiaire.
Détails sur les terrains tertiaires traversés par le
puits d'Ostende.
(Numéros de la coupe lithographiée par les soins de la
municipalité).
15 Sable gris, marin, quaternaire ou rencent. de 33m40 à 33m50
16d Argile grise brune stratifiée (salée?). de 33.50 à 70.00
16c Argile grise plastique. 70.00 à 100.00
16b Argile grise plastique avec pyrites. 100.00 à 130.00
16a Argile grise ou brune. 130.00 à 168.00
d'argile plastique, compacte. ensemble : 134m50,
17 Sable argileux brun, impur, avec points nombreux
vert pomme, fer sulfuré en nodules. de 168.00 à 173.00
18 Sable gris un peu glauconifère, fossilifère:
Nematura miliola, Desh.
Cyrena cuneiformis, Fer.
Ostrea en fragments, Cytheridea roulées. de 173.00 à 178.00
19 (Deux échantillons). Sable argileux, grisâtre,
avec galets blancs et plaquettes gréseuses,
fossilifères, pyrites, etc.
Melania inquinata, Def.
Cyrena cuneiformis.
Mytilus ind. Ostrea grande, abondante,
vraisemblablement Ostrea bellovacina. de 178.00 à 182.00
20 Sable blanc un peu glauconieux: Cyrena ind.
Ostrea sparnacensis? de 182.00 à 185.00
21 Sable blanc fin, débris fossilifères,
quelques points de glauconie. de 185.00 à 189.10
22 Sable fin, gris, un peu agglutiné. de 189.10 à 190.50
23 Argile noire, plastique, avec:
Cerithium funatum, Mant. Cyrène, Ostrea
avec Clinia erodens, G.Dollfus. de 190.50 à 191.80
(1) DEWALQUE:Bull.Soc.géol.France,2o sér.,t.XX,p.235,1863.
(2) GOSSELET: Esquisse géologique du département du Nord,
p.194.Lille,1875.
24b. Argile vert clair, plastique, avec quelques
grains de sable glauconifère et Ostrea
brisées, Mytilus. de 191.80 à 194.00
a. Argile vert foncé, plastique, avec quelques
grains glauconieux Ostrea et autres débris
fossilifères indéterminables. de 194.00 à 197.50
25b. Argile vert pomme (un peu sableuse)? débris
d'Ostrea et gypse. de 197.50 à 200.00
25a. Sable grossier, agglutiné, grisâtre, débris
d'Ostréa. de 200.00 à 200.50
26 Argile sableuse, calcarifère, verdâtre,
à grains fins noirs, très voisine de la
couche inférieure. de 200.50 à 204.70
27 Sable argileux, calcareux, verdâtre, piqueté
de points noirs glauconifères, contenant de
petits débris concassés de silex noir de la
craie et débris coquilliers obscurs, niveau
de cailloux et silex de la craie. de 204.70 à 208.00
28 Craie blanche. de 208.00 à 272.00
Voici, très brièvement, l'ordre des assises
plus anciennes d'après nos échantillons:
29 Marne gris-verdâtre.
M.Dewalque ajoute:Cailloux roulés de
quartzite et poudingue (Nerv.) de 272.00 à 274.20
30 Argile rouge sableuse. de 274.20 à 290.00
31 Argile jaunâtre assez pure, quelques grains
anguleux de quartz. de 290.00 à 299.10
32 Sable gris demi-fin. de 299.10 à 300.40
Cet ensemble 30-32 représente, pour nous,
l'Aachenien, ces argiles et ces sables sont
identiques à ceux qu'on observe à la Louvière
et ailleurs, entre le crétacé inférieur de
Belgique et les terrains anciens, la
stratigraphie et l'orifice n'apparaissent ni
anormale ni liés à la roche suivante.
33 Schiste gris-vert ou violet, très dur, très
compact, à grains très fins, mica peu
perceptible, parfois schiste violet avec
points verts stratiteux. de 300.40 à 308.25
Cette roche n'est ni gréseuse, ni à micé lamelleux;
ne lui connaissons rien d'analogue dans les schistes
bigarrés d'Oignies (gedinnien supérieur); elle
ressemble, au contraire, beaucoup aux schistes de Fumay.
Il n'est point douteux pour nous que les nos 26 et 27
ne soient le Tufeau de Tournai, d'Angres, de Thanet,
etc. Même en l'absence de fossiles, l'analogie
minéralogique est si évidente qu'elle saute aux yeux,
l'épaisseur de cet ensemble (7m50) n'a rien qui doive
nous étonner, il est normal pour la région. Les assises
17 à 25 constituent les lignites, leur épaisseur, 32m50,
assez considérable, n'est point exagérée, les
rapports avec les lignites du Soissonnais et de
Woolwich sont frappants, les fossiles peu nombreux dans
les petits échantillons que nous possédons, s'ajoutant
à ceux signalés par M.Dewalque, sont caractéristiques.
La suivante assise, no 16 est sans doute l'argile de
Londres, et les sables d'Oldhaven feraient défaut;
cependant, on a pu rencontrer à la jonction de 16 et 17
un lit de cailloux roulés qui nous soit resté inconnu,
dans ce cas, la couche 19 qui est caillouteuse pourrait
être analogue à celle de Sinceny; enfin, une partie de
l'argile 16 pourrait encore faire partie du groupe
inférieur si un lit de galets venait à être signalé
dans son épaisseur. Indiquons, en terminant, la
présence des Nummulites planulata roulées, silicifiées
et Cardita planicosta dans la couche caillouteuse
inférieure no 14, qui succède au sable quaternaire no
15 et qui contient de nombreux galets et coquillages
actuels.
--------------------------------------------------------------------------
PL. OOSTENDE 21E Service Géologique
F.Halet de Belgique
41(suite) Bull.de la Soc.belge de Géologie etc. Bruxelles, 1930,
tome 40, pp. 30-32.
Le toit du Primaire à l'ancien puits artésien d'Ostende
Le puits dénommé Puits artésien d'Ostende a été foré en
l'an 1858 par le sondeur Kind, à l'ancienne plaine
Saint-Sébastien, devenue actuellement le Parc d'Ostende.
Ce puits, établi à la cote +6.45, a atteint la profondeur
de 308m25.
Plusieurs séries d'échantillons avaient été prélevés
lors du forage de ce puits et la coupe géologique en a
été publiée par MM.G.Dewalque (1), G.Dollfus (2) et
A.Rutot (3).
Les descriptions de MM.Rutot et Dewalque ont été
faites d'après une série d'échantillons déposés dans
les collections de l'Université de Liége.
Les descriptions de ces trois auteurs concordent en ce
qui concerne les terrains quaternaire, tertiaire et
crétacé, c'est-à-dire jusqu'à la profondeur de 274m20;
il n'en est plus de même à partir de cette profondeur.
Ainsi pour M.Rutot, les échantillons compris entre les
profondeurs de 274m20 à 300m40, sont d'âge Crétacé,
Cénomanien (?), et le toit du Primaire aurait été
atteint à la profondeur de 300m40 soit à la cote -293,95.
Le terrain primaire a été considéré par M.Rutot comme
d'âge Cambrien.
Pour M.Dollfus, les échantillons compris entre les
profondeurs de 274m20 et 300m40 représentent
l'Aachénien, cet auteur considérait que la
stratigraphie et l'origine des roches comprises entre
ces profondeurs n'apparaissaient ni anormales ni liées
à la roche suivante.
M.Dollfus ne détermine pas l'âge exact des couches
comprises entre 300m40 et 308m25 mais il fait remarquer
qu'elles ressemblent beaucoup aux schistes de Fumay.
Toutefois, comme M.Rutot, il place le toit du Primaire
à la cote -293,95.
Pour Dewalque, au contraire, les couches comprises
entre 274m20 et 300m40 sont composées de phyllades très
altérés, extraits en boue argileuse rougeâtre ou
violacée.
A partir de 300m40 de profondeur jusqu'ù 308m25, la
roche serait composée de phyllade bleu violacé, fissile,
d'âge Gedinnien supérieur. D'après Dewalque le toit
du Primaire aurait été atteint à la profondeur de
274m20 soit à la cote -267,75.
(1) DEWALQUE. Bull.Soc.Géol.de France.Paris,1862-1863,
t.XX,pp.235-236.
(2) G.Dollfus.Ann.Soc.Géol.du Nord, 1878,t.V,p.23.
(3) A.RUTOT. Bull.Soc.belge de Géologie, etc,1887,t.I,p.4.
A.RUTOT. Ibidem,1888,t.II,pp.58-59.
A.RUTOT. Ibidem,1895,t.IX,p.311.
Cette diversité d'opinions, nous avait depuis longtemps
embarassé pour le tracé de coupe géologiques et de
courbes de niveau du toit du Paléozoïque de la région
du littoral, le puits d'Ostende étant, avec celui de
Knocke, les deux seuls forages ayant atteint le terrain
primaire le long du littoral belge.
Pour nous la description détaillée des échantillons,
publiée par M.Rutot, semblent indiquer que cet auteur
avait placé le toit du Primaire trop bas, et le niveau
adopté par Dewalque nous paraissait le plus conforme à
la réalité, et que, par conséquent, il fallait placer
le toit du Primaire à Ostende vers la cote -267.75.
Malheureusement, malgré plusieurs démarches, nous ne
sommes jamais parvenus à pouvoir examiner les
échantillons qui avaient été déposés à l'Université de
Liège, ces derniers ayant été égarés.
Dans les "Leçons de Géologie" de Jules Cornet, parues
en 1927, la coupe du puits d'Ostende est reproduite à
la page 176 et le toit du Primaire y est indiqué à la
cote -295,40.
Cette cote est également adoptée dans la coupe
générale établie le long du littoral entre Sandgatte
et Knocke, à la page 181 du même ouvrage.
Dans ces derniers temps, il nous a été possible, par
l'intermédiaire de l'Administration communale de la
ville d'Ostende, d'examiner une collection assez
complète d'échantillons provenant du puits artésien
d'Ostende.
Cette collection, composée d'échantillons malheureusement
fort petits et assez rares, nous a toutefois
permis de nous former une opinion sur la nature
véritable des roches rencontrées à la base du puits
d'Ostende et d'en faire la description suivante:
Profondeurs
mètres
de à
1 Craie blanche, tendre 208.00 272.00
2 Marne compacte pointillée de glauconie 272.00 274.20
3 Argile onctueuse, savonneuse, très fine,
de couleur rouge brique 274.20 290.00
4 Argile onctueuse, très fine, de couleur rosée 290.00 299.10
Echantillon manque entre 299.10 306.00
5 Phyllade gris bleuâtre violacé avec chlorite 306.00 308.25
Les échantillons 1, et 2 sont d'âge Crétacé; quant aux
échantillons 3 et 4 ils représentent incontestablement
pour nous, des schistes d'âge Primaire plus ou moins
altérés et fortement triturés par le trépan.
L'examen d'un très grand nombre d'échantillons provenant
de forages exécutés au trépan à chute libre dans
des terrains phylladdeux, d'âge Palézoïque, nous a, à
maintes reprises, montré que c'est sous l'aspect des
roches d'Ostende que se présente constamment la partie
supérieure des terrains primaires d'âge Cambrien ou
Silurien. Nous connaissons des cas où cette zone de
schistes ou phyllades altérés a atteint plus de 35
mètres d'épaisseur.
Il ressort donc de l'étude de ces échantillons que pour
nous le toit des terrains paléozoïques doit avoir été
atteint à la profondeur de 274m20 au puits d'Ostende,
soit à la cote -267,75 sous le zéro d'Ostende.
Quant à l'âge exact des phyllades constituant le sous-sol
profond d'Ostende, en l'absence de fossiles il est
impossible de le déterminer avec précision; jusqu'à
présent les roches phylladeuses semblables ont toujours
été déterminées comme d'âge Cambrien.
D'après Jules Cornet ces roches ont été déterminées
avec certitude par F.Zirkel comme étaint des phyllades
d'âge Cambrien (Devillien) (1).
(1) Jules CORNET: Leçons de Géologie,p.178.Bruxelles,1927.
Maurice Lamertin, éditeur.
Les rapports de Dewalque, de Vaux et de Koninck ont
été publiées dans les Bulletin de l'Académie royale
de Belgique,1864, 2e sér.,t.XVIII,pp.112-124.
Quant au rapport de la 5e Section de l'Academie royale
de médecine de Belgique, en voici l'extrait d'après le
Bulletin communal d'Ostende, No 16 (1864):
M.le ministre de l'Intérieur a transmis à l'Académie
une notice qui lui a été communiquée par l'administration
communale d'Ostende sur l'analyse chimique de l'eau du puits
attésien foré dans cette ville.
En faisant cet envoi, M.le Ministre demande qu'on lui
fasse connaître l'avis de la compagnie au sujet des
conclusions que les auteurs de l'analyse ont cru
pouvoir en déduire.
La notice a été envoyée à la 5 section, qui m'a
chargé de vous faire connaître son avis.
Les auteurs, MM. Goffin et Sobry, pharmaciens à Ostende,
assignent à l'eau du puits artésien la composition
suivante par litre:
gr.
Acide carbonique en partie libre, en partie combiné 1.120
Chlorure sodique 1.462
Sulfate sodique 0.695
Carbonate sodique 0.612
Chlorure potassique 0.135
Carbonate magnésique 0.063
Phosphate sodique 0.013
Oxyde ferrique 0.012
Silice 0.010
Ils en concluent:
1 Qu'elle est bonne pour les usages domestiques et
culinaires;
2 Qu'elle doit être classée parmi les eaux minérales
alcalines ferrugineuses et qu'elle peut rivaliser
avec celle qui sont le plus en vogue, telles que les
les eaux de Toeplitz, de Vichy, de Mont-dore, de Spa
et de Seltz.
Cette analyse a été publiée dans le journal de la
société de pharmacie d'Anvers et a fait l'objet d'un
rapport à cette société; elle est soumise à l'Académie
des Sciences, et les opérations du forage du puits ont
été suivies par une commission officielle qui a du
faire l'analyse des différentes couches d'eau que la
sonde a traversées et dont le rapport doit se trouver
dans les cartons du ministère de l'intérieur.
Nous ne sommes pas appelés, Messieurs, à controler
l'analyse de l'eau d'Ostende, M.le ministre ne nous le
demande pas. Quelqu'imparfaite qu'elle paraisse, nous
prendrons donc sans les discuter les résultats tels
que les auteurs de la notice les ont donnés, en leur en
laissant toute la responsabilité.
L'eau d'Ostende renferme par litre plus de trois
grammes de sels fixes fournis principalement de
chlorure, de carbonate et de sulfate sodique; elle ne
contient pas de composés calciques.
Une telle eau peut-elle être admise comme eau potable?
Nous ne le pensons pas.
En effet l'analyse des eaux que les populations
utilisent comme eaux potables et auxquelles elles ont
donné la préférence de tous temps, a fait poser en
principe qu'une bonne eau ne doit renfermer par litre
que 1 à 5 décigrammes de sels fixes composés principalement
de bicarbonate calcique. Il est à remarquer
que ce principe découle des faits observés à toutes les
époques, dans toutes les contrées du monde civilisé et
que la science ne l'a admis qu'en se basant sur
l'expérience des siècles.
La ville d'Ostende ne peut donc se faire illusion: le
puits artésien ne lui fournit par de bonne eau potable.
Que l'eau de ce puits rende certains services à ses
habitants qui n'ont d'ordinaire à leur disposition que
l'eau de pluie dont la quantité est toujours restreinte
et la qualité souvent défectueuse, c'est ce que nous ne
contestons pas. Mais nous sommes convaincus que sa
saveur salée s'opposera toujours à ce que elle soit
acceptée comme eau potable et qu'il pourra résulter des
inconvénients de l'usage alimentaire et continue d'une
eau contenant par litre 6 décigrammes de carbonate sodique.
Il nous paraît d'ailleurs matériellement impossible
qu'elle soit à la fois et alimentaire et médicamenteuse.
Si nous envisageons l'eau du puits artésien d'Ostende
comme eau minérale dans le sens que l'on attribue
ordinairement à cette désignation, nous sommes d'avis
qu'elle sera utile dans les cas qui exigent l'emploi
des alcalis unis ou non au fer dissout.
Mais il est à remarquer que les eaux actuellement en
vogue renferment outre le bicarbonate sodique, une
notable quantité de bicarbonate calcique qui n'est pas
sans exercer une action spéciale.
Nous sommes donc naturellement portés à demander quelle
sera l'action d'une eau alcaline ne renfermant pas de
bicarbonate calcique. Sera-t-elle la même que celle des
eaux de Seltz, de Vichy, de Neuenahr, dEms, etc., etc.,
qui renferment à la fois du bicarbonate calcique et du
bicarbonate sodique?
L'expérience seule résoudra ces questions: car dans le
cas actuel on ne peut étayer une opinion sur les faits
acquis, puisque les eaux chargées d'acide carbonique,
de bicarbonate sodique et ne renfermant pas de
bicarbonate calcique sont extrêmement rares, on
pourrait, même dire phénoménales.
En résumé, nous pensons que l'autorité compétente doit
se borner à attirer l'attention des médecins sur la
composition de l'eau du puits artésien d'Ostende,
qu'elle doit provoquer des expériences ayant pour but
d'en déterminer les propriétés médicinales, afin de
chercher à affrancir le pays du tribut qu'il paie à
l'étranger toutes les fois que nous devons employer les
eaux minérales alcalines.
Si vous partagez cet avis, Messieurs, nous vous
proposerons de charger le bureau de la compagnie de
répondre dans ce sens à M. le ministre de l'intérieur.
Le rapporteur, Le président,
(signé) DEPAIRE (signé) CHANDELON.
Pour copie conforme:
Le Secrétaire de l'Académie
Dr. TALLOIS
-------------------------------------------------------------------------
PL. OOSTENDE 21E Service Géologique
A.Delmer de Belgique
Juin 1943
41(suite) LE CAMBRIEN D'OSTENDE
X.STAINIER.- Annales de la Société scientifique de
Bruxelles. Tome II,série B, première partie, Comptes
rendus des séances,p.48. Session du 29 janvier 1931.
Troisième section.
Mr. F.Halet vient (1) d'apporter une contribution
intéressante aux renseignements fournis par le célèbre
puits artésien d'Ostende. A cette occasion je crois
utile de faire connaître quelques faits que cette note
m'a remis en mémoire. Lorsque, en 1888, je passais mon
examen pour l'obtention du grade de docteur en sciences
naturelles, devant G.Dewalque, il me soumit une
préparation de roche sédimentaire pour examen pétrograghique.
Je pensai que cette préparation provenait d'un
phyllade cambrien; probablement devillien. Il se dit
satisfait de ma réponse, car c'était une plaque mince
de phyllade du puits d'Ostende. Mais il ajouta qu'il
penchait plutôt pour un âge revinien.
Je suis cependant absolument de l'avis de M.F.Halet.
J'ai eu fréquemment l'occasion de voir des échantillons
altérés du sommet du Cambrien, soit aux affleurements,
en Brabant, soit dans des sondages. Jamais je n'ai vu
le Revinien, là pas plus qu'en Ardenne, prendre
l'aspect rouge limoniteux ou hématiteux, par altération.
Il prend des teintes noires, grises ou blanches, même
lorsqu'il est pyriteux comme aux exploitations de terre
de couleur de Franquenies. Par contre, on pourrait
confondre les produits d'altération du Devillien avec
ceux de plusieurs niveaux du Silurien du Brabant, au
point de vue de la teinte, mais ces derniers sont
toujours plus grossiers et sableux. Le Wealdien
(Aachenien) est hors de question et, d'ailleurs, au
sondage de Knocke, on a ramené des échantillons qui,
d'après un témoin que m'a remis J.Cornet, sont du
phyllade vert chlorifère le plus typique.
De l'autre côté de la mer du Nord, on a percé, au
sondage de Weeley, au S-S-O de Harwich, du Devillien
non moins typique, d'après les témoins que j'ai vus.
Quant au célèbre sondage de Harwich, on sait maintenant
que ses prétendus schistes houillers avec Posidonomyes
sont en réalité des phyllades noirs à clivage
schisteux et Lingules déformées. Il y a donc là du
Revinien ou du Salmien, et la distinction lithologique
entre le Devillien et les autres étages cambriens est
aisée, là comme chez nous.
Il y a probablement un endroit où l'on pourrait encore
retrouver des échantillons du sondage d'Ostende. Je me
rappelle très bien que, lorsque le Musée d'Histoire
naturelle était dans son ancien local, place du Musée,
on y voyait exposée une belle série d'échantillons de
ce sondage, étalée dans une longue et étroite, caisse
vitrée où, si mes souvenirs ne me trompent pas, chaque
terrain occupait une longueur proportionnée à son
épaisseur. Il est peu probable qu'un échantillon aussi
important ait disparu.
(1) Bull.Soc.belge de Géol,t.XL,1930,p.39.
------------------------------------------------------------------------
PL. OOSTENDE 21E Service Géologique
A.RENIER de Belgique
41(suite) Bulletin de la société belge de Géologie, etc. Bruxelles,
1938,tome XLVIII,pp.301-303.
Sur l'approfondissement du puits artésien du parc
Léopold, à Ostende, par ARMAND RENIER.
(Note préliminaire.)
Le puits artésien foré en 1858-1859 au parc Léopold, à
Ostende, par le célèbre sondeur français Kind, a, au
cours du mois de mai 1938, fait l'objet d'une remise
en état et d'un léger approfondissement. Ce travail
s'était révelé indispensable à la suite du forage, en
1931, du puits artésien du Palais des Thermes. Pour
avoir traversé une suite de formations identiques à
celles reconnues jadis au parc Léopold, le puits des
Thermes n'en fournissait pas moins une eau plus chargée
de sels minéraux. Ce résultat avait été obtenu grâce
à l'emploi de moyens techniques considérablement
perfectionnés, imposés par le cahier de charges et
habilement mis en oeuvre par l'adjudicataire, la
Société Foraky, de Bruxelles (1).
La remise en état du puits du Parc a consisté
essentiellement en la descente jusqu'à la profondeur
de 300 m. d'un tubage étanche en tubes d'acier étiré,
réunies par raccords filetés, puis en la constitution
d'une frette en ciment, qui assure l'étanchéité du
raccord de base entre le nouveau tubage et le terrain.
Un essai d'épuisement a, en effet, permis de constater
le parfait isolement du fond du trou par rapport aux
nappes aquifères, tant des dépôts de la plaine
maritime que des sables landéniens. Aussi
l'approfondissement ultérieur du puits ayant accentué
la venue, l'eau s'est-elle révélée de même nature ou plutôt
légèrement plus saline que celle du puits artésien du
Palais des Thermes ou Source Albert Premier. D'après
les premières analyses, le résidu sec serait de 3,330
grammes au litre au puits du Parc, contre 3,300
(naguère 3,279) au Palais des Thermes. Les teneurs en
chlorures et en sulfates seraient identiques.
L'approfondissement a été modéré. Quinze mètres
seulement ont été forés, presque exclusivement à la
couronne diamantée, avec obtention de plus de 90% de
carottes de 105 mm. de diamètre. Sur toute la hauteur
perforée, soit environ de la profondeur de 308 à celle
de 325 m. (cote -318), la roche est compacte et tenace.
Aussi les carottes, toutes bien façonnées, sont-elles
longues, deux d'un mètre, une demi-douzaine, pour le
moins, de 60 à 70 cm.
La roche est de nature très uniforme sur toute la
hauteur explorée. C'est un schiste grossièrement
phylladeux, violet, tacheté de vert. De-ci de-là un
passage siliceux à grain très fin, particulièrement
compact. Ailleurs s'observe une légère différence dans
la teinte de fond. La conclusion est que la roche,
quoique disloquée dans sa masse, se fend sensiblement
suivant la stratification et que celle-ci est toujours
très redressée (72 environ, jusqu'à 80 ). Certains
joints sont plaqués d'un enduit vert foncé, chloriteux.
La roche est traversée de fines veines, souvent
sensiblement planes, très redressées et inclinées en
sens inverse de la stratification. Elles sont recimentées
par du quarz avec, rarement, pyrite dendritique.
Certaines cassures sont peu inclinées; l'une est même
sensiblement normale à l'axe. Mais la descente du
tubage a fait constater que le sondage présente une
déviation très nette à certaine profondeur, en sorte
que toutes ces mesures de pente ne sont qu'approximatives.
En un point ou deux se remarquent des cassures ouvertes.
(1) Cf. A. RENIER, Le sous-sol d'Ostende. Sa constitution
géologique. Ses particularités hydrologiques
(Ostende-Thermal, 4o année, no 15, Ostende, 1937, pp.27-31).
Il semble bien que, malgré la distance de 1.050 m. qui
sépare le puits du Parc de celui du Palais des Thermes,
c'est une roche identique qui a été rencontrée de
part et d'autre vers le sommet du socle palézoïque.
Faute de données paléontologiques, cette formation
reste d'âge inconnu. A en juger d'après la teinte des
roches, elle présente de réelles analogies avec le
Salmien supérieur du massif de Stavelot, notamment avec
celui qui a été traversé dans la galerie qui amène à
Bévercé les eaux du barrage de Robertville.
Jusqu'ici aucune formation analogue au Salmien
supérieur de l'Ardenne n'a été signalée dans le massif
du Brabant; mais étant donné l'évidence d'un ennoyage
d'ensemble vers l'Ouest, la présence de Salmien
supérieur sous Ostende, - et peut-être déjà sous
Beernem, où des roches analogues semblent avoir été
touchées au fond d'un sondage, - n'aurait rien
d'étonnant.
D'ailleurs la rencontre à Lichtervelde de la base du
Silurien supérieur fossilifère, sous la forme de
schistes noirs pyriteux d'allure tranquille (1),
s'accommoderait bien avec l'idée qu'à Ostende on a
affaire au Salmien supérieur.
(1) Cf. P. MICHOT et I. DE MAGNEE, Le sondage de Lichtervelde
(Ann. Soc. géol. de Belg., t. LX,Liège, 1937,pp.B261-264).