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021E0040.TXT

          
          PL. OOSTENDE 21E                   Service géologique
          A.Rutot                               de Belgique


40        EXTRAIT DU BULLETIN DE LA SOCIETE BELGE DE GEOLOGIE
          DE PALEONTOLOGIE ET D'HYDROLOGIE

          Tome XV.- Année 1901. - Procès-Verbaux,
          séance du 19 mars, pp.178-189.

          LE PUITS ARTESIEN DU ROYAL PALACE HOTEL A OSTENDE (5)
          par le baron Oct. VAN ERTBORN
          (AVEC ANALYSES DE MM. KLEMENT ET WAUTERS)

          (1er mai au 14 août 1899).

          Cote de l'orifice : 10 environ.

                                                     Profondeur en mètres

 Moderne    Sable dunal                                 0.00  à    7.00
            Argile polderienne                          7.00      13.20
            La même, sableuse                          13.20      16.20


Quaternaire Sable tourbeux                             16.00      28.75
            Sable grossier avec coquilles et cailloux  28.75      34.30


Ypresien    Argile brunâtre                            34.30      40.00
inférieur   Argile plastique                           40.00      52.50
            Argile dure                                52.50      71.20
            Argile brunâtre                            71.20      74.30
            Argile verdâtre                            74.30      76.10
            Argile brunâtre                            76.10      99.25
            Septaria                                   99.25      99.57
            Argile plastique                           99.57     117.15
            Argile vert foncé                         117.15     121.25
            Argile brunâtre                           121.25     133.90
            Argile avec zones schistoïdes             133.90     158.35
                   A 139.54 de 0.12
                   A 142.56 de 0.05
                   A 145.20 de 0.40
                   A 148.25 de 0.10
                   A 150.15 de 0.23
                   A 157.70 de 0.20
            Argile vert bleuâtre                      158.35     162.05
            Argile brunâtre                           162.05     162.70
            Argile dure                               162.70     164.15
            Concrétion schistoïde                     164.15     164.23
            Argile brunâtre                           164.23     166.48
            Concrétion schitoïde                      166.48     166.59
            Argile brunâtre                           166.59     169.30
            Concrétion schistoïde                     169.30     169.35
            Argile plastique                          169.35     170.00
            Argile dure                               170.00     173.35
            Sable argileux bleuâtre                   173.35     174.85
            Argile dure                               174.85     175.60
            Sable coquillier (1) et cailloux          175.60     175.80
            (Base de l'Yprésien à la cote - 165.80)


Landenien   Argile dure                               175.80     176.20
supérieur   Argile sableuse                           176.20     177.25
(Sparnacien)Grès dur, coquillier                      177.25     177.55
            Sable argileux noir, coquillier,
            ligniteux                                 177.55     178.45
            Grès dur, coquillier                      178.45     178.68
            Argile sableuse noirâtre, ligniteuse      178.68     180.23
            Sable coquillier (non percé)              180.23     185.24

           (1) Coquilles remaniées.

          Cette coupe nous apprend rien de bien nouveau au point
          de vue gèologique. Nous appelerons cependant
          l'attention sur les grès durs du Landenien supérieur.

          Les pierres dures désignées avec doute comme silex
          à 171m,07, 186m40 et 191m45 de profondeur au sondage
          de Mariakerke-lez Gand (2) ne seraient-elles pas de
          même nature ? Le fait paraît probable.

          Quoique n'ayant pas vu ia série d'échantillons, on
          serait tenté de placer en ce point la base de
          l'Yprésien à la cote - 166.

          A Gand, elle se trouve à la cote - 144.5.

          Elle s'infléchirait donc vers le Nord-Ouest de 21m,50;
          la distance étant d'environ de 4 kilomètres, son allure
          serait tout à fait normale.

          La pierre tendre ou marne notée à Mariakerke à 194m,87
          serait du sable calcareux cohérent, ou même de la marne
          blanchâtre, comme il y en avait des strates dans
          l'argile ligniteuse landenienne à Ostende.
          Ceci sous toutes réserves (3).

          Rappelons aussi que nous avons rencontré à 168m,90,
          au sondage de la rue Charles-Quint, à Gand, une pierre
          très dure qui ne fut pas percée, probablement un grès
          semblable à ceux d'Ostende.

          Au point de vue paléontologique, les découvertes ont
          été plus intéressantes. Nous avons trouvé dans le
          Landenien supérieur de nombreux fossiles, dont quelques
          uns sont nouveaux pour la faune belge.

          Les déterminations sont de M.Leriche (4), qui s'occupe
          tout spécialement de la faune sparnacienne.

          Gastéropodes

          Tritonidea lata Sow. r
          Potamides funatus Mant. c.
          Melanopsis buccinoidea Fer. c.
          Faunus curvicostatus Desh. c.
          Melania inquinata Defr. ar.
          Stenothyra miliota Mellev. r.

          Pelécypodes.

          Cyrena caneiformis Fer. cc.
          Cyrena sp.
          Ostrea sparnacensis (5) Defr.
          Ostrea bellovacina Lam.

          Spongiaires

          Cliona erodens Dollf. c.

          M. Leriche ajoute en note : "Dans un forage fait à Gand
          MM. Renard et Vincent (Annales de l'Association des
          Ingénieurs sortis de l'Ecole de Gand, t.XX,p. 70,
          1896-1897) ont signalé sous l'argile " ypresienne, dans
          les couches traversées de 152 à 171 mètres, la précense
          de Melania inquinata. Cyrena cuneiformis, Melanopsis
          sodalis et Ostrea submissa. Ces deux dernières
          espèces n'ont pas encore été rencontrées en France
          dans l'étage sparnacien."

      (2) Bulletin de la Société, t.I. (Mém.pp.8 et 9.)

      (3) Cette interprétation et celle qui précède relative
          aux couches naguère considérées comme "silex" pour des
          roches dures rencontrées de 171 à 191 mètres au puits
          de Mariakerke, et qui fait des 61 mètres inférieurs de
          ce puits tout simplement du Landenien, se rencontre
          avec celle qui vient d'être signalée, avec examen des
          échantillons à l'appui, par M. Van den Broeck, à la
          séance du 26 février dernier. Voir page 73, note 1.

      (4) Annales de la Société géologique du Nord, t.XXVIII,
          pp. 280 et suivantes. (Séance du 22 novembre 1899.)

      (5) Les débris d'huitres sont extrêmement nombeux;
          quelques rares fragments se prêtent seuls à une
          détermination spécifique.


          "Melanopsis sodalis des sables de Châlon-sur-Vesle est
          assez voisin de Melanopsis buccinoidea, qui est très
          commun dans les lignites du Soissonnais.

          "Quant à Ostrea submissa, elle se rencontre, en France,
          dans les sables de Cuise et dans le calcaire grossier
          inférieur."

          Malgré ces légères différences fauniques, il est
          probable que les couches d'Ostende et de Gand
          appartiennent au même horizon géologique (1).

          Au sondage du Royal Palace Hotel, la base de l'Yprésien
          est formée de coquilles brisées et remaniées; la même
          couche a été rencontrée au sondage de la ville
          d'Ostende (2). A Gand (puits artésien de la ville), une
          couche graveleuse avec débris de coquilles constitue
          également la base de l'Ypresien (3).

          Au Royal Palace Hotel, la base de l'Ypresien se trouve
          à la cote - 175.80. Au sondage d'Ostende-Ville,
          distant de 1,700 mètres environ dans la direction
          est-nord-est, cette même base se trouve à la cote
          - 175.50. Remarquons qu'en ce point, la couche avec
          cailloux commence à la cote - 166.50 pour se terminer à
          - 175.50. La pente kilométrique dans cette direction
          est donc de 3 mètres.

          Au puits artésien de Blankenberghe, à 18 kilomètres
          environ dans la même direction, la base de l'Yprésien
          se trouve à la cote - 237.
          L'inflexion n'est plus que de 5m,33, soit de moitié
          moindre.

          Au Royal Palace Hotel, l'étanchéité du puits dans la
          traversée des couches perméables supérieures est
          absolue.

          Son débit à la cote 10 est de 20 litres par minute; le
          niveau hydrostatique de la nappe aquifère se trouve
          donc au moins à la cote 12.

          MM. Rutot et Van den Broeck ont publié, dans les
          Annales de la Société, une Notice des plus
          intéressantes sur la composition chimique des eaux
          artésiennes. (5).

          Elle comprend en outre de nombreux détails sur le puits
          artésien de la ville d'Ostende.

          Il serait intéressant de comparer les analyses faites
          à cette époque avec celles de mes collaborateurs. Nous
          prendrons la liberté d'y renvoyer le lecteur.

          MM. Rutot et Van den Broeck nous donnent aussi les
          niveaux hydrostatiques des différentes nappes aquifères
          rencontrées au forage d'Ostende-Ville. Soit:

          Première nappe à  173 mètres du sol : cote d'équilibre +  8.14
          Deuxième nappe à  185 mètres du sol : cote d'équilibre +  9.54
          Troisième nappe à 299 mètres du sol : cote d'équilibre + 11.29

          Le niveau hydrostatique de 11m,29 au-dessus de la
          basse-mer est considéré comme la résultante des trois
          nappes.

          On remarquera que pour les nappes landeniennes, les
          niveaux sont inférieurs d'au moins 2m,50 à celui
          constaté au Royal Palace Hotel.

          Cette différence, inexplicable à aussi courte distance,
          nous a donné la raison d'être des faits suivants,
          attribués à l'influence de la marée.

          Nous résumons :
          On aurait constaté que la venue d'eau aurait augmenté
          jadis avec la pleine mer, que le niveau hydrostatique
          se relèverait de 0m,12 à 0m,15, pour revenir ensuite
          à son niveau primitif.

      (1) On n'a pas signalé les psammites très durs, qu'il
          a fallu percer par percussion.
      (2) Bulletin de la Société, t.I. (Mém. p. 4)
      (3) Annales de l'Association des Ingénieurs sortis de
          l'Ecole de Gand, t. XX. p. 70.
      (4) Bulletin de la Société, t. II. (Mém. p. 260)
      (5) Bulletin de la Société, t. IV. (Mém. p. 172.)


          Un jaugeage fait à la marée haute accusait un débit de
          80.000 litres par vingt-quatre heures, et un autre
          jaugeage, fait à marée basse, en révélait un de 145.000
          litres pendant le méme espace de temps. 

          "Les membres de la Commission, dans leur rapport du
          12 mars, pensent que la relation entre les variations
          du niveau et son débit avec la marée proviendrait de
          ce que les couches renfermant les nappes artésiennes
          viennent affleurer au fond de la mer dans leur
          prolongement ouest."

          L'influance de la marée n'est point discutable ici,
          mais cette influence peut se manifester de deux
          matières fort différentes, soit en pesant sur
          l'affleurement des couches, comme le pensaient les
          membres de la Commission, soit en s'opposant aux
          fuites dans la couche superficielle perméable. La
          première influence peut être désignée sous le nom
          d'influence de fond.

          Toutefois, cette influence de fond ne peut expliquer
          de telles différences de débit dans le cas qui nous
          occupe. Elle peut être sensible lorsque les puits ont
          leur source dans les roches fissurées (1) ayant leur
          débouché à peu de distance dans la mer; mais, à Ostende
          les sables landeniens sont recouverts par une puissante
          couche d'argile ypresienne, dont la zone d'extension
          est énorme. Les affleurements sous-marins de sables
          landeniens, s'ils existent, doivent se trouver à une
          distance telle d'Ostende, qu'une surcharge de 3 à 4
          mètres, par suite de la perte de charge sur une si
          longue distance, doit être à peu près sans influence
          notable sur le débit (1').

          Cette influence aurait dû se manifester au sondage du
          Royal Palace Hotel, ou rien de sensible ne fut constaté.
          Elle devrait même s'étendre dans l'intérieur des
          terres, ou elle n'a été signalée que dans les fissures
          du calcaire carbonifère.

          Enfin, les variations de niveau, produites pendant le
          cours de saisons, dans les nappes phréatiques, ne
          paraissent influencer que d'une manière absolument
          insensible le débit des sources, lorsque ces mêmes
          nappes, en s'enfonçant dans le sol, deviennent
          artésiennes. Une faible surcharge, soit dans la zone
          d'affleurement des nappes perméables sableuses, soit en
          leur point de déversement dans le fond des mers, ne
          peut donc avoir qu'une influence minime lorsque les
          points d'affleurement et de déversement sont distants
          de 100 kilomètres et plus, et le débit ne peut varier
          du simple au double, comme on l'a constaté au puits
          d'Ostende-Ville.

          L'influence de la marée devait donc se manifester d'une
          autre manière, en mettant obstacle à l'épanchement de
          la source dans les couches perméables supérieures à
          l'argile ypresienne, par manque d'étanchéité des
          tubages. Nous la désignerons sous le nom d'influence
          de surface.

      (1) LAURENT et DEGOUSEE (Guide du sondeur, t.I, p. 38)
          nous disent que la fontaine jaillissante de 
          Noyelle-sur-mer et toutes celles forées dans les environs
          d'Abbeville, montent et baissent avec la marée.
          Il rappelle qu'Arago fit faire des observations
          analogues au sujet d'un puits artésien à Lille.
          Observons que les premières ont leur source dans les
          fissures du Crétacé et le puits artésien de Lille dans
          celles du calcaire carbonifère, ce qui explique ces
          variations de débit. L'eau circule, non dans les porcs
          d'une couche perméable, mais dans de vrais canaux
          souterrains.

          Cette influence de surface ne peut produire ses effets
          que dans la zone ou le sable dunal s'imprègne
          rapidement d'eau et la laisse échapper avec la même
          facilité, soit donc dans une zone restreinte, celle
          ou est situé le puits artésien d'Ostende-Ville. Il y
          avait donc une fuite variable avec la charge (3);
          il nous sera facile de le démonter. Il est

     (1') A Grenelle, la perte de charge due à la masse
          filtrante est d'environ 56 mètres.
          (DUPUIT, Traité de la conduite et de la distributiion
          des eaux, p. 101.)

      (2) DUPUIT. Traité théorique et pratique de la conduite
          et de la distribution des eaux, p. 101.

      (3) Voir aussi DUPUIT. Etudes théoriques et pratiques
          sur le mouvement des eaux, pp.284 et suivantes.


          établi que les débits sont proportionnels aux charges
          à partir d'un point donné et peuvent être déterminés
          graphiquement par une ligne droite. On prend donc les
          hauteurs pour ordonnées et les débits pour abscisses
          pour obtenir la ligne des débits. Le débit maximum
          d'Ostende-Ville étant, à la cote 6.37, de 100,8 (1)
          par minute et le niveau hydrostatique à ce moment de
          11m,29 + 20, la figure graphique nous donne les débits,
          par minute, à tous les niveaux; soit 80 litres par
          minute à la cote 7.40; 60 litres par minutes à la cote
          8.48; 40 litres par minute à la cote 9.44; 20 litres
          par minute à la cote 10.46 et 0 à la cote 11.49.

          Le débit de 0,926 par seconde, soit 55,5 par minute à
          marée basse à la cote 6.37, se trouve à la cote 9
          environ au moment de la marée haute. Il s'abaisse donc
          de 2m,60; il devrait en être de même du niveau
          hydrostatique; or il n'en est rien, celui-ci varie à
          peine de 0m,15 à 0m,20.

          Cette anomalie prouve à l'évidence qu'il y a une fuite,
          dont l'épanchement dans la couche perméable supérieure
          est contrariée par les dénivellations de la marée et
          qui n'influence que faiblement le niveau hydrostatique.

          Passons à présent à l'analyse chimique de l'eau du
          puits artésien du Royal Palace Hotel; celle-ci est
          l'oeuvre entière de mes honorables collaborateurs.

          L'eau nécessaire pour les analyses chimiques et
          bactériologiques fut prise le 2 novembre 1900. Elle
          possède un goût salé assez prononcé et l'odeur
          caractéristique des eaux ferrugineuses. Vue en petite
          masse, elle paraît claire et incolore, mais, en couche
          plus épaisse, elle est légèrement opaline avec une
          faible teinte jaunâtre et abandonne, après quelque
          temps de repos, un léger dépôt silico-ferrugineux. La
          réaction au papier de tournesol est franchement alcaline.


                      I. - Analyse de M.C. Klement.

       1. - 50 c.c. d'eau donnèrent : a) 0gr,1397 de chlorure
          d'argent et 0gr,0030 d'argent métallique; b) ogr,1432
          de chlorure d'argent et 0gr,0006 d'argent métallique.

       2. - 250 c.c. d'eau donnèrent 0gr,2722 de sulfate de baryum.

       3. - a) 100 c.c. d'eau donnèrent 0gr,2592 de chlorure
          de sodium et de potassium et 0gr,0092 de chloro-
          platinate de potassium; b) 50 c.c. d'eau donnèrent
          0gr,1291 de chlorure de sodium et de potassium.

       4. - 1 litre d'eau donna 0gr,215 de silice, 0gr,0029
          de peroxyde de fer (avec traces d'alumine), 0gr,0112
          de chaux et 0gr,0315 de pyrophosphate de magnésium.

       5. - 500 c.c. d'eau furent soumis à la distillation.
          La première portion distillée renfermait autant
          d'ammonique que 5 c.c. d'une solution de chlorure
          d'ammonium (1 c.c.= 0gr,05 NH3); la seconde portion en
          renfermait encore autant que 0cc,5 de la solution
          ammoniacale, et la portion distillée après l'addition
          de permanganate de potassium encore autant que 0cc,6
          de cette solution.

       6. - 100 c.c. d'eau demandèrent, pour l'oxydation des
          substances organiques, 3cc,5 de solution de
          permanganate de potassium (1 c.c. = 0gr,000203 KMnO4).

       7. - 50 c.c. d'eau, évaporés à sicité, laissèrent
          0gr,1370 de résidu séché à 110 . 


          L'eau renferme donc, par litre, en grammes:

                                    Analyse   Klément.    Analyse Wauter
                                       a         b.

          Chlore (Cl.)               0,7108    0gr,7122    0gr,710
          Acide sulfurique (SO3)     0,3738    "           0,371
          Acide azotique             faibles   traces.     traces
          Acide azoteux              faibles   traces.     traces
          Silice (SiO2)              0.0215    "           0,008
          Soude (Na2O)               1,3605    1,3552      1,359
          Potasse (K2O)              0,0178    "           0,018
          Chaux (CaO)                0,0112    "           0,011
          Magnésie (MgO)             0,0114    "           0,008
          Peroyxde de fer (Fe2O3)
          avec traces d'alumine      0,029     "           0,003
          Ammoniaque libre (NH3)     0,00055   "           0,00012
          Ammoniaque albuminoïde     0,00006   "           0,00006
          Résidu fixe à 110          2,7400    "           "
          Résidu fixe à 160          2,7400    "           2,706
          Oxydabilité (en 
          permanganate)              0,0071    "           "  

          D'après ces données, en supposant que le fer s'y trouve
          à l'état de carbonate ferreux, on peut admettre la
          présence des substances suivantes:

                                      Analyse Klement.  Analyse Wauters

          Chlorure de sodium (NaCl)     1gr,1517          1gr,149
          Chlorure de potassium (KCl)     0,0282            0,028
          Sulfate de sodium (Na2SO4)      0,6635            0,659
          Carbonate de sodium (Na2CO3)    0,7815            0,790
          Carbonate de calcium (CaCO3)    0,0200            0,020
          Carbonate de magnésium (MgCO3)  0,0239            0,017
          Carbonate de fer (FeCO3)        0,0042            0,004
          Silice (SiO2)                   0,0215            0,008
          Ammoniaque libre (NH3)          0,00055           0,00012
          Ammoniaque albuminoïde          0,00006           0,00006

          L'analyse bactériologique a démontré l'absence de
          microbes pathogènes et de bacterium coli.

          Cette eau est donc fortement minéralisée et
          caractérisée par la présence de sels presque
          exclusivement sodiques: chlorure, carbonate et sulfate.
          Elle a une composition tout à fait analogue à celle du
          grand puits artésien d'Ostende, foré en 1858 et 1859,
          et dont l'eau à été analysée à différentes reprises (1).

          La présence d'ammoniaque libre et surtout d'ammoniaque
          albuminoïde dans cette eau est assez insolite; à
          notre connaissance, elle n'a jamais été signalée dans
          des eaux artésiennes. Dans les eaux superficielles, on
          attribue généralement cette ammoniaque albuminoïde à
          une contamination par les produits de putréfaction
          animale. Mais il serait bien difficile de lui donner
          la même signification dans une eau provenant de 180
          mètres de profondeur et où toute infiltration
          étrangère est absolument exclue. Est-ce qu'elle
          proviendrait du lessivage de restes organiques fossiles?

          D'ailleurs toute la composition de ces eaux
          artésiennes du littoral belge, aussi bien que celle de
          certaines nappes d'eau artésienne de l'intérieur du
          pays, est encore assez mal expliquée. On admet
          généralement une infiltration d'eau de mer dans les
          diverses nappes aquifères, ce qui expliquerait au moins
          leur forte teneur en chlorure de sodium.
          Mais comment cette eau de mer s'est-elle débarrassée
          de ses sels magnésiques et les a-t-elle remplacés par
          la carbonate et le sulfate sodiques? Voilà des
          questions qui attendent encore leur solution.

          Quant au fer, il pourrait provenir, en partie du moins,
          de l'attaque du tubage par l'eau alcaline.

      (1) Cf. Rutot et VAN DEN BROECK : Matériaux pour servir
          à la connaissance de la composition chimique des eaux
          artésiennes du sous-sol de la Belgique. (Bulletin de la
          Société belge de Géologie, de Paléontologie et
          d'Hydrologie, 1890, t. IV, Mém. p. 170.)


          Je me permettrai d'ajouter quelques mots incidents au
          travail si remarquable de mes honorables collaborateurs.

          Le puits artésien du château de Westerloo a sa source
          dans les sables bruxelliens à 187m,20.

          Il est jaillissant; ses tubages sont d'un étanchéité
          absolue, de manière qu'il n'y a aucune communication
          possible avec la nappe aquifère superficielle.

          Cette eau, d'après une analyse de notre confrère et
          ami M. Kemna, contient aussi 0gr,032 de matières
          organiques par litre.

          La quantité de sels en dissolution est relativement
          faible; elle n'est que de 0gr,576, soit à peu près cinq
          fois moins que celle dissoute dans l'eau de la source
          landenienne d'Ostende.

          Il ne paraît pas douteux que cette matière organique,
          plus de mille fois centenaire, puisse être encore nuisible.

          L'eau saline du Landenien nous donnera peut-être
          quelques notions sur la composition chimique des eaux
          lagunaires à cette époque géologique.



          M.Rutot fait remarquer, à propos de la première
          communication de M. van Ertborn, que l'épaisseur de 16
          mètres attribuée par notre collègue au terrain moderne
          d'Ostende est exagérée; tourbe comprise, l'épaisseur
          maximum de ce dépôt ne dépasse jamais 7 m.

          Dans la plaine maritime, la coupe des terrains montre
          que le Quaternaire commence directement sous la tourbe
          et que le terrain moderne s'étend jusqu'au bas de
          celle-ci. Les couches quaternaires qui se développent
          sous la tourbe appartiennent au Flandrien.

          M.Rutot est convaincu que ce que M.van Ertborn appelle
          argile polderienne renferme Alpl et Alr2, et que sous
          13m20 commence immédiatement le Quaternaire flandrien.
          Celui-ci aurait donc 21m10.
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