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015E0094.TXT

Pl. KAPELLEN 15E                                 Service géologique
Van Ertborn                                          de Belgique

                      Mercredi 15 mai 1895

          Extrait du Bulletin de la Société Belge de Géologie
          de Paléontologie et d'Hydrologie : Tome XV,
          Année 1901 - Procès-Verbaux, séance du 16 avril 1901,
          pp 251-255

94        B. - Sondage de Saalhof (près du Camp de Brasschaet)(6)
               (Van Ertborn)

          M. Van den Broeck nous a communiqué, en 1882, la coupe
          d'un sondage exécuté en 1874, au château de Saalhof.
          Cette coupe fut retrouvée dans les papiers délaissés
          par feu Nyst. Nous la reproduisons ici textuellement.

          Le château de Saalhof ne figure pas sur la carte au
          20.000e . Informations prises sur les lieux, en 1890,
          il s'agirait du château de Wythof, situé à 500 mètres
          au nord-est du Camp, à la cote 22, et précisément à la
          bifurcation des chaussées d'Esschen et de Breda.

          Ce château était occupé, lors du forage, par M. Cassiers

          Désignation des terrains forés au sondage de Saalhof (près du Camp).

No      INTERPRET.   DESIGNATION DU TERR.   Commenc.  Fin   Epaiss. OBSERV.
d'ordre proposées                           de la     de la
                                            couche    couche

1                Terre végétale et remblai   0.00    0.35   0.35
2    Quaternaire Sable rougeâtre             0.35    1.65   1.30
3    Flandrien   Gros cailloux de quartz
                 roulés                      1.65    6.65   5.00

4    Quaternaire Argile bleuâtre             6.65    7.90   1.25
5    Flandrien   Argile bleuâtre veinée de
     et (?)      noir (sableuse)             7.90   12.34   4.44
6    Moséen      Gros cailloux de quartz
                 roulés                     12.34   23.34  11.00

7                Sable noirâtre, argileux
     Pliocène :  (1res coquilles)           23.34   35.60  12.26
8    polderien,  Sable verdâtre, argileux,
     scaldisien  coquillier                 35.60   46.30  10.70
9   et diestien  Sable verdâtre, marneux    46.30   65.15  18.85
10               Marne verdâtre, sableuse   65.15   80.50  15.35
11               Marne verdâtre, micacée et
                 coquillière                80.50   84.80   4.30
12               Grès vert                  84.80   85.32   0.52


13  Sable mio-   Sable vert, marneux (très
    cène anver-  coquillier)                85.32   90.12   4.80  Très
    sien                                                          coquillier
14  Pectun-      Grès vert (coquillier)     90.12   97.20   7.08
15  culus        Sable vert                 97.20  100.14   2.94
16  pilosus      Marne verdâtre (très col-
                 lante)                    100.14  109.78   9.64
17               Grès vert, dur et coquil-
                 lier                      109.78  111.03   1.25  Ce sable est
                                                                  très coquil-
                                                                  lier

18  Sable mio-   Marne grise avec grains
    cène boldé-  verts, compacte           111.03  112.33   1.30
19  rien Pano-   Argile verdâtre veinée de
    poea         gris, dure                112.33  117.00   4.67  Très dure
20  Menardi      Sable vert veiné de sable
                 vert, marneux             117.00  123.00   6.30  Sable très
                                                                  fin
21               Sable gris verdâtre avec
                 pyrites de fer sulfurique
                 et silex roulés           123.30  152.00  28.70  A partir de
                                                                  123m30 
                                                                  jusque
22  Argile de    Argile verdâtre, micacée,
    Boom         compacte                  152.00  178.00  26.00  220 m, on
23               Sable verdâtre            178.00  184.00   6.00  trouve beau-
24               Argile verdâtre           184.00  188.30   4.30  coup de
25               Sable gris, très fin      188.30  190.75   2.45  pyrite ou
                                                                  fer sulfuré
26  Argile       Argile brunâtre, compacte 190.75  201.50  10.75
27  oligocène    Calcaire grisâtre avec
    de Boom      pyrites (fer sulfuré) inter-
    non percée   calées                    201.50  201.80   0.30
28               Argile brunâtre, compacte 201.80  215.27  13.47
29               Calcaire blanc jaunâtre,
                 très dur                  215.27  215.87   0.60
30               Marne brun verdâtre       215.87  220.32   4.45
31               Marne verdâtre, dure      220.32    "       "    La profon-
                                                                  deur totale
                                                                  est 221m32


                               Fait à Saalhof, le 7 octobre 1874.

                               Le maitre sondeur,
                               (s.) A. PETIT.

          Cette coupe présente des couches assez extraordinaires; ainsi

          No 3. Gros cailloux de quartz roulés, de 1m65 à 6m65.
          No 6. Gros cailloux de quartz roulés, de 12m34 à 23m34.

          Le sondage du Camp, qui s'est arrêté dans le sable
          pliocène, à 50 mètres, n'a pas rencontré de dépôts de
          l'espèce. Il se peut qu'il y ait eu des couches de
          cailloux à Saalhof et que, par suite de coulage, on
          leur ait attribué ces épaisseurs phénoménales. Il se
          pourrait aussi que les cailloux aient été trouvés à
          l'état isolé dans une couche sableuse et qu'on leur
          ait attribué toute l'épaisseur du dépôt.

          Les dépôts quaternaires ayant au Camp 18m50, il est
          probable qu'à Saalhof, situé à 3 mètres plus haut, ils
          en ont 23m34.

          On pourrait rapporter au Flandrien les numéros 1,2 et 3;
          au campinien et peut-être, vers le bas, au Moséen les
          numéros 4, 5 et 6. Le Poederlien commencerait à 23m34;
          il serait difficile de fixer sa limite en profondeur;
          il comprendrait avec le Scaldisien et le Diestien les
          numéros 7, 8, 9, 10, 11 et 12.

          Le numéro 13, sable vert, marneux, très coquillier,
          paraît être le sable à Pectunculus pilosus, qui
          comprendrait encore les numéros 14, 15, 16 et 17.
          Ces sables auraient donc 25m71 d'épaisseur.

          Les sables à Panopoea Menardi seraient représentés par
          les numéros 18, 19, 20 et 21 et auraient 41 mètres
          d'épaisseur, soit, pour le Bolderien entier, 66 mètres
          environ.

          L'argile de Boom commence, incontestablement,
          à 152 mètres, soit à la cote - 129. Les numéros 27 et 29
          sont évidemment des septaria. La sonde a pénétré à
          69m32 dans l'argile rupelienne sans la percer; en ce
          point, celle-ci peut avoir 90 et même 100 mètres.
          A Anvers-Nord, elle en a 60, et il a été constaté que sa
          puissance augmente vers le nord.

          Le toit de l'argile, que nous avons atteint à Anvers-Nord
          (frigorifères) à la cote - 31.2, se trouve à Saalhof à la
          cote - 129; sa chute vers le nord est donc de 98 mètres
          sur 10,200 mètres, ou d'environ 10 mètres au kilomètre,
          ce qui est considérable pour une couche tertiaire.

          Le fait ne serait pas isolé, car la même argile
          affleure en sous-sol à très petite distance au sud de
          Westmeerbeeck; à Westerloo, elle est déja à 50 mètres
          sous la surface, et à Norderwyck, à 7 kilomètres
          seulement. Au nord de Westmeerbeek, elle serait à
          100 mètres (1)

          La coupe de Saalhof laisse beaucoup d'incertitude au
          sujet des sables supérieurs à l'argile; quant à celle-
          ci, elle nous donne des renseignements intéressants
          sur son allure.

          Comme conclusion générale, nous nous permettons de
          faire observer que l'épaisseur considérable de ces
          tertiaires supérieurs plongeant vers le nord-est n'est
          guère encourageante pour ceux qui songent à atteindre
          le Houiller dans cette partie du pays. En récapitulant
          toute la serie de dépôts dont la présence est probable
          dans le sous-sol de cette région, la houille, si elle
          existe, serait à une profondeur telle qu'elle ne serait
          guère exploitable.

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          (1) Nous avons visité,il y a environ quarante ans, le
          château de Norderwyck; on y forait un puits : la sonde
          avait atteint 200 mètres dont 100 mètres de sable, puis
          l'argile rupelienne avec Cassidaria Nysti. La coupe du
          puits fut malheureusement perdue par le propriétaire.
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