14 E 285
Planchette LILLO 14 E
DOEL Deurganckdok Chantier (Deel I) Secteur Nord, flanc Est (M63-M64) -17m50 DNG
Sables du Kattendijk
Squelette de Cétacé mysticète de type Balenoptera
Gisement, préservation, milieu d'enfouissement
14 E 285 : En octobre 2002, un os de très grande taille fut repéré dans la partie inférieure des Sables du
Kattendijk, à la cote -17m50 (DNG) , dans le flanc oriental du secteur nord du chantier I. Celui-ci s'avérera être
l'extrémité distale de la mandibule gauche d'un grand cétacé mysticète. Un examen superficiel des lieux permit
d'acquérir la certitude de la présence sur la gauche de l'autre mandibule Ce fait et l'état de conservation des
ossements suggéraient la présence possible de tout ou partie du reste du squelette de l'animal. La Direction du
Chantier consciente de l'intérêt scientifique de semblable découverte in situ marqua son accord pour un
dégagement après l'édification du quai alors en construction.
Les coordonnées Lambert du gisement sont : x : 142.420 et y : 220.530.
Avril 2003, l'avancement des travaux autorisa l'approche et le dégagement des ossements présents. La fouille
entreprise par M. Bosselaers, sa compagne et quelques amis, permit de sauver outre les deux mandibules,
d'autres parties du crâne (maxillaire, périotique, bulla..), ainsi que quelques côtes et vertèbres.
Le spécimen semble pouvoir être attribué au genre Balenoptera ,sa taille devait approcher 15mètres
La position relative des ossements permet de supposer que lors de son échouage définitif en eaux très peu
profondes et juste avant son enfouissement, la carcasse résiduelle devait être dans un état de dégradation avancé.
Elle apparaît partiellement repliée ou refoulée sur elle-même. Toutefois et malgré leur poids, les mandibules
étaient encore solidaires de la masse crânienne et celle-ci avait encore pu retenir au moins un périotique et une
caisse tympanique ou bulla. Certains éléments de la cage thoracique étaient encore en connexion et en relation
avec certaines parties de la colonne vertébrale .
Les deux mandibules légèrement décalées formaient encore un semblant d'arc de cercle brisé, les autres pièces
du crâne gisant un peu en retrait, au milieu de celui-ci. Sur le côté droit apparurent assez vite des côtes, et en
arrière quelques vertèbres.
L'axe virtuel du squelette est orienté approximativement NE-SW, la tête en direction du SW. Les coordonnées
Lambert en sont les suivantes x : 142.850 , y : 220.450.
La décomposition des chairs résiduelles aura favorisé le développement de concrétions massives englobant
partiellement ou quasi complètement certains ossements. Ces grésifications résultantes sont plus ou moins
tendres et porteuses d'assez nombreuses traces de galeries d'organismes fouisseurs. L'ensemble est
particulièrement riche en oxydes de fer ce qui lui confère une teinte brun rougeâtre. Cette très forte teneur en
oxydes de fer est caractéristique de cet horizon de la partie inférieure des Sables du Kattendijk en ce secteur.
Autres fossiles associés (bois, mollusques) et grands terriers concrétionnés.
Des morceaux de bois flottés avec quelques traces de taraudage, de dimensions décimétriques, se rencontrent
assez fréquemment en cet horizon. Un de ceux-ci fut découvert parmi les ossements du balénoptère. Il semble
s'agir d'un fragment de tronc de conifère.
La décalcification a fortement affecté cet horizon, toutefois diverses coquilles de quelques grands mollusques s'y
observent. Elles sont peu variées mais révélatrices de l'environnement. Il s'agit essentiellement de pectens de
grande taille Pecten grandis J. DE C. SOWERBY, 1828, de plus petits pectinides Palliolum gerardi (NYST,
1835) et de grands myiformes de type panopées : Panopea cf. faujasi MENARD DE LA GROYE, 1807. La
morphologie des coquilles des panopées de cet horizon présentent encore bien des similitudes avec P. menardi
DESHAYES, 1828l, espèce miocène. Quelques Isocardia et Glycimeris complètent la faune malacologique.
Dans la masse du sédiment surincombant, ainsi que dans les sédiments sous-jacents, la plupart des spécimens se
rencontrent valves en connexion. Dans la partie rubéfiée de cet horizon, les valves isolées sont plus fréquentes.
De grands terriers concrétionnés, d'étirement métrique parcourent ou traversent cet horizon. Ceux qui le
parcourent suivant un trajet subhorizontal et légèrement flexueux sont latéralement comprimés. Leur hauteur
peut atteindre 10cm pour une largeur de 2.5cm à 3cm. Ils semblent être contemporains de l'horizon qu'ils
parcourent. Ils n'ont jusqu'à présent livré aucun reste d'organisme particulier.
Ceux qui le traversent présentent un tracé inférieur oblique suivi d'un redressement variable pouvant aller
jusqu'à la verticalité. Leur section est subcirculaire, le remplissage concentrique contient fréquemment des petits
ossements de téléostéens qui en tapissent les parois. L'orifice de certains d'entre eux remonte jusqu'au sommet
des Sables du Kattendijk où ils semblent être tronqués. Leur diamètre varie de 3 à 5cm et leur longueur peut
dépasser 1.8m.
J. Herman Mai 2003 révisé Juin 2004