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J.CORNET.- Ann. Soc. Géol. Belgique, t.XLVIII, Bulletin pp. 147-149.
LE PLEISTOCENE DE LA TRANCHEE DE BOUVY (Note préliminaire)
Dans le but de raccorder la voie ferrée de Mons à Manage à celle de Bruxel-
les à Haine-Saint-Pierre, l'administration des chemins de fer de l'Etat a
décidé la construction d'une voie qui part du voisinage de la gare du Bois-
du-Luc sur la première ligne et rejoint la seconde près de la gare de
Bouvy.
Cette voie nouvelle est longue de près d'un kilomètre (995m16); partant
d'un point situé à la cote 108 sur le versant méridional de la vallée du
Thiriau, elle s'élève en tranchée sur ce versant et se termine près du pont
de la route de Bouvy au Bois-du-Luc, à la cote 117, après avoir traversé
l'étroit plateau atteignant la cote 125, qui sépare le bassin du Thiriau
du bassin direct de la Haine.
La tranchée présente une longueur totale de 838m; sa plus grande profon-
deur, dans la partie où la cote du sol naturel est de 125, arrive à près de
11 mètres.
Grâce à l'obligeance de M. Estienne, ingénieur en chef directeur des Voies
et Travaux, qui m'a guidé sur les lieux et m'a procuré toute l'aide
désirable, j'ai pu faire une première étude de la tranchée, dont le creu-
sement n'est pas terminé dans toute la longueur de la voie.
La tranchée, sauf en une région limitée, est exclusivement ouverte dans le
Pléistocène et elle présente une coupe très nette de ce terrain, coupe
rappelant beaucoup celle de la tranchée du raccordement du Quesnoy dont
l'origine est à 2 km à l'Ouest du point culminant de la nouvelle tranchée
(1).
Comme la tranchée du Quesnoy, la nouvelle tranchée montre les limons
récents superposés aux limons anciens et, sous ceux-ci, les dépôts de
terrasse.
En attendant que l'état des travaux me permette de lever la coupe d'une
façon détaillée, voici un premier aperçu des zones limoneuses qui se
présentent de haut en bas:
Limons récents
Terre à brique.
Ergeron, très épais et arrivant jusqu'au fond de la tranchée dans la partie
nord-ouest.
Limons anciens
Limon à succinées, épais de 75 cm environ. Il est rempli de succinées à
test d'un blanc de craie, que la pluie a mises en relief sur les talus et
qui permettent de suivre aisément cette couche conductrice.
Limon feuilleté ou schistoïde (limon fendillé de Ladrière), admirablement
caractérisé. Sur des coupes verticales exposées au sud-ouest, les pluies
ont mis en relief les feuillets très nets, horizontaux. Cette structure
curieuse a frappé même le personnel des travaux.
Limon doux à points noirs, très bien caractérisé, épais.
Limon panaché. Il est très compact, imperméable et il rend boulante la
partie inférieure du limon à points noirs.
Dépôt de terrasse
Glaise gris foncé, argilo-sableuse, avec nombreuses coquilles de succinées
et d'helix. Elle est en ce moment très bien visible un peu au sud-est du
point qui est en face de la cabine à signaux située sur la voie ferrée
voisine. La glaise, dans l'état actuel des travaux, m'a sembleé reposer
dans des ravinements peu profonds de l'argile yprésienne.
REMARQUES.- La surface de l'argile yprésienne que surmonte la glaise,
laquelle représente ici le dépôt de terrasse, est vers la cote 115.
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(1) Voyez J.CORNET, Le Pléistocène de la tranchée du Quesnoy, entre le
Bois-du-Luc et Trivières. Ann. Soc. Géol. de Belgique, t.XLVII, 1924,
p.B 86.
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Les alluvions modernes de la Haine, immédiatement en aval du vieux moulin
de Saint-Vaast, sont à la cote 63. En les attribuant 3 mètres d'épaisseur,
nous obtenons la cote 60 pour la surface du Pléistocène du fond de la
vallée. La terrasse voisine de Bouvy est donc à 115 - 60 = 55 mètres
au-dessus du Pléistocène du fond. C'est la terrasse milazzienne de
M. Ch.Depéret (55 à 60m).
Dans la tranchée du Quesnoy, nous avons rencontré les cailloutis de la
terrasse vers la cote 107 (op.cit., p.B 89). Au Sud-Est de cette tranchée,
le sondage n° 7 de la Société de Saint-Vaast, établi dans le fond de la
vallée de la Haine, à la cote 569, a traversé avant d'atteindre la craie:
Limon alluvial 5m90, soit 6m00.
Sables et graviers 6m10.
La surface du Pléistocène du fond de la vallée est donc à la cote 59 - 6 =
53.
Et la hauteur de la terrasse par rapport à cette surface est de 107-53 = 54
mètres.
Mais comme le sondage n° 7 est un peu trop en amont par rapport à la posi-
tion de la tranchée du Quesnoy, on peut admettre qu'en face de cette
tranchée, la surface du Pléistocène du fond de la vallée est à 1 mètre plus
bas, c'est-à-dire à la cote 52.
Et nous avons 107-52 = 55 mètres, comme pour la tranchée de Bouvy.
C'est donc bien la terrasse milazzienne qui couronne la croupe d'entre
Haine et Thiriau.
Extrait d'une lettre de M. Jules Cornet en date du 1° novembre 1927.
Je n'ai publié qu'une note préliminaire sur la tranchée de Bouvy.
Motif: peu de temps après, les deux talus se sont effondrés, ce qui a
retardé de plus d'une année la mise en trafic de la ligne. Cet effondrement
est dû à ceci: le limon feuilleté et le limon à points noirs fortement
imbibés par une saison pluvieuse, se sont mis à couler à la façon de sables
boulants (c'est ainsi que les entrepreneurs et les ingénieurs de l'Etat les
appelaient) sur la base imperméable formée par le limon panaché et surtout
par la glaise à succinées et à Helix.
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C.CAMERMAN
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REP. I.T.C. N° 277.
BRIQUERIE DE ROUCK A ST.VAAST.
Propriétaire: DE ROUCK, Ernest, 22, rue Reine Astrid, St. Vaast.
Carrière : La terre à briques et le limon brun sont extraits sur 2,50m.
par excavateur. L'extraction s'arrête à un lit de silex
roulés.
Fabrication: Briques ordinaires rouge fonçé. L'argile est hivernée. Petites
presses Majo, actionnées à l'électricité.
Les briques sont saupoudrées de sciure de bois. Séchage en
haies. Cuisson au four continu genre Hoffmann.
