130W0045

PL. CHASTRE 130W
C.MALAISE - 5 novembre 1879.

45 (I)

Dv2 Sous l'hospice, débris des mêmes roches, détritiques.


Croquis (44-45 & 89-92).

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F.HALET - 30 octobre 1914.

45 (suite)

Le Musée d'Histoire Naturelle a remis au Service géologique en 1914, une
série de 11 échantillons provennant du puits et de la galerie de l'Hospice
de Court-St-Etienne.

Ces échantillons n'ont pas d'indication de profondeur, et sont composés de
phyllades et de minerais de mispickel, dans une gangue de quartz (F.Halet,
30 octobre 1914).

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J.M.GRAULICH

45 (I) (suite)

Au sujet du mispickel voir "Le mispickel du Brabant" par René Van Tassel -
Volume Jubilaire V. Van Straelen, Tome I - pp. 95.113.

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45 (I) (suite)

D'après Alfred RUCQOY: Les eaux arsenicales de Court-Etienne. Etude post-
hume, revue et rédigée par A.RUTOT.
Bull. Soc. belge de Géologie. Bruxelles, 1889, t.III (Mém.), pp. 188-206.

Plan des puits se trouvant dans le jardin de l'Hospice de Court-St.Etienne

Croquis (nos 44 et 45)

page 197

Le puits de l'Hospice Liboutton a une profondeur d'environ 23 mètres; la
partie supérieure, soit environ 10 mètres, est murée; la partie inférieure
est creusée dans la roche vive.

Celle-ci est une espèce de schiste quartzeux de teinte gris bleuâtre ou
gris verdâtre; l'inclinaison des couches paraît être au Nord de 75°. De
nombreuses fissures en d'autres sens permettent à l'eau de s'infiltrer
aisément dans le puits; l'eau suinte de partout, non seulement en dessous,
mais même et surtout au niveau du filon. Celui-ci se trouve à environ 11
mètres du fond, ce filon présente une puissance ou épaisseur moyenne de
0m58, y compris une gangue quartzeuse tant au dessus qu'en dessous, d'une
épaisseur moyenne totale d'environ 0m15; le minéral lui-même, c'est-à-dire
l'arsénopyrite, est très divisé, très fragtmenté, circonstance favorable à
sa décomposition et au passage de l'eau; celle-ci arrive à la maçonnerie,
donc le filon se trouve normalement au-dessous du niveau de l'eau.

Le puits avait été naturellement vidé lors de ma visite; de l'eau provenant
de la source et recueillie par moi a été essayée par M. le professeur
Chevron; il y a reconnu la présence de l'arsenic.

D'après les renseignements que M. Minique, secrétaire des Hospices, m'a
transmis, l'eau monterait d'environ 2m50 par jour.

Il résulte des différentes observations et essais auxquels je me suis
livré, que l'eau du puits de l'Hospice Liboutton est normalement arsenica-
le, que le filon d'arsénopyrite, incliné légèrement à l'Ouest, à une puis-
sance assez grande pour permettre de supposer que l'eau restera arsenicale
pendant une période de temps dont la génération actuelle n'a pas à s'occu-
per.

page 191

Dès les premiers mois, non seulement tout alla bien, mais les vieillards
recouvrèrent comme un rajeunissement, une recrudescence de vigueur physique
qui surprit tout le monde; un peu plus tard les rides disparurent et la
maigreur fit place à l'embonpoint.

Ce résultat inattendu était bien fait pour étonner; le Conseil, croyant à
des excès dans le régime alimentaire, fit une enquête qui n'aboutit à rien
autre que de constater que tout se passait dans les conditions voulues.

Cependant cette situation, si satisfaisante en apparence, ne se perpétua
pas; six mois environ après l'installation de l'hospice, trois décès suc-
cessifs jetèrent l'émoi dans le personnel et parmi les habitants de la
commune.

L'eau du puits de l'Hospice étant reconnue nettement arsenicale, fut donc
rejetée de l'usage courant par décision du Gouverneur du Brabant et
l'Hospice s'alimenta d'eau potable à un puits voisin, dont les eaux ne
renfermaient pas de traces d'arsenic.

page 192

Analyse de l'eau arsenicale de Court St.Etienne.

Cette Société chargea notre confrère, M. P.De Wilde, professeur de chimie
générale à l'Université libre de Bruxelles et à l'Ecole militaire de Bel-
gique, de reprendre et de compléter les analyses de l'eau en question.

Voici un résumé de ces analyses publié sous la date du 10 juillet 1880:

Silice 0.0086 gr.
Oxyde ferrique 0.0090 gr.
Chaux 0.0728 gr.
Magnésie 0.0061 gr.
Potasse ) 0.0192 gr.
Soude )
Lithine traces
Acide sulfurique 0.0776 gr.
Acide carbonique 0.0110 gr.
Chlore 0.0176 gr.
Acide azotique 0.0346 gr.
Acide arsénique 0.0097 gr.
Matières organiques et perte 0.0259 gr.
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Total: 0.2921 gr.

A déduire l'oxygène correspondant au chlore 0.0039 gr.
---------
Total par litre: 0.2882 gr.

page 199

Dans cette note, M. Malaise, après avoir rappelé que jusqu'ici le filon de
l'Hospice Liboutton n'avait fourni l'arsénopyrite qu'en masses granulo-
cristallines, compactes et bascillaires, avec cristaux mal caractérisés,
annonce que, récemment, au moyen d'une sonde, on a constaté l'existence
d'un ancien puits de recherche de minérai, à 16m. au S.O. du puits de
l'Hospice.

Ce puits, ayant été déblayé et nettoyé, on y a creusé, à sa partie in-
férieure, une galerie d'une dizaine de mètres de longueur, dirigée vers le
puits de l'Hospice.

On est ainsi arrivé à des quartzites gris verdâtres, de l'assise de Tubize,
dans lesquels M. Malaise a reconnu, disséminés dans la masse, de nombreux
cristaux d'arsénopyrite, absolument comme l'est la pyrite dans les roches
pyritifères et la magnétite dans les roches aimantifères.

Un certain nombre des cristaux d'arsénopyrite, de couleur gris d'acier,
sont suffisants pour reconnaître des prismes orthorhombiques très allongés,
terminés par des dômes striés.

M. Malaise ajoute que l'ensemble et l'aspect de la forme rappellent les
cristaux de glaucodot.

Enfin, l'auteur mentionne l'existence de cristaux de mispickel beaucoup
plus gros que ceux de Court-Saint-Etienne, dans le Cambrien du Brabant, à
quelques kilomètres de Court, dans les quartzites verdâtres de l'assise de
Blanmont, à la carrière des Trois-Fontaines, à Nil-Saint-Vincent.

Telles sont les constatations détaillées auxquelles la découverte faite à
Court-Saint-Etienne a donné lieu; nous ajouterons toutefois, d'après
M. Devienne, comptable de la Cie des eaux de Court, que le niveau moyen de
l'eau s'établit à 14 mètres sous le sol et qu'il oscille entre 12 mètres et
15m50 de profondeur. Quant au débit maximum du puits, il a été évalué à 6
mètres cubes par 24 heures.

Il nous reste maintenant à donner quelques renseignements sur les résultats
des travaux récents effectués dans les environs du puits de l'hospice et
ayant pour but la connaissance de l'allure du filon arsenical et des re-
cherches auxquelles il a donné lieu anciennement.

Outre le puits de l'Hospice Liboutton, des sondages, effectués à proximité
de ce puits, ont successivement amené la découverte de cinq autres puits
comblés et qui ont été déblayés.

La position de ces cinq puits est donnée par le plan ci-après, par rapport
à celui de l'Hospice, auquel nous attribuons le No 1. (Croquis SA.)

De l'examen des puits 2, 3, 4, 5 et 6, il résulte qu'ils doivent être
d'anciens puits de recherches de mines.

Trois de ces puits, probablement les nos 4, 5 et 6, ont été ouverts, vers
1838, par MM. le comte d'Auxy, Mosselman et Gachard, qui s'étaient associés
et avaient demandé la concession d'une mine de plomb dans ce terrain.

Ces puits n'ont présenté aucune particularité intéressante; le filon arse-
nical n'y a pas été rencontré.

Le puits no 4 a 12 mètres de profondeur et ne donne pas d'eau.

Le puits no 5, de 6m20 de profondeur, n'a pas été déblayé, vu son peu
d'importance.

Enfin, le puits no 6, de 14m50 de profondeur, donne assez bien d'eau dans
laquelle M. le professeur De Wilde a trouvé des traces d'arsenic.

Les autres puits, Nos 2 et 3, sont probablement ceux dont parle F.X. De
Burtin dans sa note publiée à l'Academie en 1788, dont nous avons transcrit
le passage principal ci-dessus.

C'est en 1887 et 1888 que MM. Henricot et Cie, de la Société des Eaux arse-
nicales de Court-Saint-Etienne, se sont décidés à opérer des recherches.

En 1887, les puits 3 et 4 furent découverts et vidés; ensuite, en 1888, les
puits 2 et 6 furent également reconnus et déblayés.

Nous avons dit ci-dessus que l'examen des puits 4, 5 et 6 permet de con-
clure, passons maintenant à celui des puits 2 et 3.

Le puits no 2 a été trouvé avoir une profondeur de 14m75 (soit environ 46
pieds); ses parois sont assez irrégulières et sa section est plus ou moins
carrée.

En le déblayant, on a trouvé, vers 2 mètres de profondeur, des fragments
pierreux renfermant de la pyrite arsenicale en quantité, semblable à celle
du filon du puits de l'Hospice.

A 9m70 (soit à 30 pieds environ, on a rencontré une galerie, dont le boi-
sage existait encore en partie, et ayant 5m30 de longueur, une hauteur à
l'entrée de 1m75, avec une largeur de 1m20, mais dont les dimensions dimi-
nuaient jusque 1m20 de haut sur 1 mètre de large au fond.

Au pied de la galerie existe une rigole de 0m70 de profondeur; de plus,
cette galerie plonge un peu vers le fond et, sur sa paroi de droite,
tout près de l'entrée, existe bien visiblement un filon de quartz avec
mispickel, analogue à celui du puits de l'Hospice et plongeant vers
le N-N-O.

De plus, cette galerie présente des suintements d'eau formant, par accumu-
lation pendant 24 heures, un volume d'environ 3 mètres cubes.

Cette eau, analysée par M. De Wilde, a montré des traces d'arsenic.

Ainsi qu'on le voit, ce puits no 2, profond de 46 pieds, duquel part une
galerie à la profondeur d'environ 30 pieds, avec filon de mispickel, cor-
respond assez bien à la description donnée par de Burtin (profondeur totale
50 pieds, galerie à 20 pieds, dans laquelle il a recueilli des échantillons
de plomb), au point que l'assimilation est hautement probable.

Quant au puits no 3, rencontré en 1887, sa profondeur était de 11 mètres et
sa section plus régulière que celle du no 2.

Bien que ne présentant rien de remarquable, il fut approfondi mais à 15m40
une source abondante se déclare et arrêta le travail.

Un trou de sonde fut alors foré au fond du puits et, à 20m50, l'outil
rencontra, après avoir percé une mince couche d'argile grasse, un filon de
quartz avec mispickel dans lequel l'entrepreneur du forage ne put pénétrer
que de quelques centimètres, à cause de l'extrême dureté de la roche.

Guidés par la direction apparente du filon dans le puits de l'Hospice,
MM. Henricot et Cie se décidèrent alors à creuser dans le puits, à la hau-
teur du niveau d'eau, c'est-à-dire à 15m40, une galerie horizontale se
dirigeant vers le puits de l'Hospice.

C'est dans cette galerie, dont il a été question dans la note publiée par
M. Malaise, en 1888, à la Société géologique de Belgique à Liége, que fut
rencontré, à la distance de 8m30 du puits, une couche de quartzite gris
verdâtre renfermant, disséminés, des cristaux nombreux de mispickel et
également enveloppée d'un mince lit d'argile grasse.

Comme on croyait à la proximité du filon, la galerie fut poussée jusque
9m10, mais en vain; de plus, un forage horizontal de 1 mètre, exécuté au
fond de la galerie, ainsi que le montre la figure ci-après, ne donna pas de
résultat.

Coupe réunissant les puits 1 et 3 avec le tracé de la galerie du puits 3.

Croquis SA.

A. Profondeur primitive du puits de l'Hospice Liboutton: 22m. en 1878.

B. Approfondissement de 3m. en 1881. Cet approfondissement a montré des
schistes avec petites géodes et cristaux de mispickel, semblables à ceux
rencontrés dans le quartzite gris verdâtre de la galerie partant du puits
no 3, creusée en 1887 et dans le quartzophyllade de la tranchée de
chemin de fer, dont il sera parlé plus loin. Pendant l'approfondissement
on a rencontré deux griffons, l'un venant du Nord, l'autre venant du
sud, le premier donne un débit plus abondant que le second et sa teneur
en arsenic était plus grande.

C. Filon de quartz et de mispickel fournissant l'eau arsenicale.

D. Profondeur primitive du puits no 3 : 11 mètres.

E. Approfondissement de 4m40 jusqu'au niveau d'eau.

F. Trou de sonde vertical de 5m10.

G. Filon de quartz et de mispickel dans lequel le fond du forage F est
entré de quelques centimètres.

H. Galerie horizontale, creusée à la profondeur de 15m40, de 1m10 de
hauteur et de 9m10 de longueur.

I. Couche de quartzite gris verdâtre avec cristaux disséminés de mispickel,
rencontrée à 8m50 de l'entrée de la galerie.

J. Sondage horizontal de 1m.; n'ayant montré qu'une roche dépourvue de
cristaux de mispickel.

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45 (suite)

Analyse chimique effectuée pour Or et Argent sur 100 gr de minerai de
mispickel fourni par le Service Géologique pour compte de Mr. Alexandre
Wery; analyse effectuée par Larochaymond.

Bulletin d'analyse no 13.621 communiqué par Mr. A.Wery le 12 juillet 1948.

Or (Au) 1 gr/T
Argent (Ag) 5 gr/T