124E0270
Feuille : 124E - TOURNAI - 37/6
secteur : 6
numéro : 270
code : 124E0270 - 37/60270
X :
Y :
Z :
commune :
auteur : MOURLON & HALET
références :
date : 28.06.1902
roche :
formation :
localisation : Coupe du puits de l'asile d'aliénés à Tournai. Cote 45. D'après M. Rutot (Bull. Soc. belge de Géologie, t. III, 1889, pp. 78-80).
nature : Sondage
description :
q
1. Limon quaternaire - 13.--
Tr1b
2. Marne blanche de 13 à 17 m - 4.--
3. Gravier base de la marne de 17 à 19 m - 2.--
4. Calcaire carbonifère de 19 à 170 m - 151.--
Total : 170.--
En présence de l'impossibilité d'avoir 13 m de quaternaire et la constatation que j'ai faite de la présence du landenien L1d-a sur les échantillons du puits 282, je me décide à renseigner les terrains traversés dans le forage 270 d'après la note qui
m'est communiquée par M. Durafour et que j'interprète de la façon suivante :
q3m
Limon - {
Sable - {14.75 m
Tuffeau landenien - {Niveau des sources
Sable...- {à 12.20 du sol
Marne...- {5 m
Calcaire.-{8 m
Au N-O le banc de pierre commence à 17.75 m du sol et au S-E à 21.43. La profondeur totale du puits à partir du sol naturel est de 171 m.
270 - suite
Le puits de l'Asile des Aliénés a été approfondi jusque 171.50 m sous le sol ; le travail en a été arrêté le 14 juillet 1885. Les terrains meubles recouvrants ont une épaisseur de 20 mètres et la roche calcaire a été pénétrée sur 151.50 m.
L'entrepreneur, M. Choquet, nous a communiqué la coupe suivante renseignant les alternances de parties crevassées, faiblement aquifères, et de parties compactes ou peu crevassées, non aquifères ou à peu près rencontrées dans le calcaire.
Profondeur depuis le sol/ Epaisseur
Puits maçonné - Terrain meuble de
la profondeur de 0.00 à 20.00/20.00
Calcaire, état (?) 20.00 à 20.75/7.75
Total épaisseur : 27.75
Profondeur du puits maçonné.
Forage. - Calcaire compact ou peu crevassé, non aquifère ou
à près de 27.75 à 40.00/12.25
Calcaire crevassé avec dépôts meubles faiblement aquifères de 40.00 à 54.00/14.00
Calcaires compacts, etc..de 54.00 à 85.00/31.00
Calcaire crevassé avec dépôts meubles faiblement aquifères.
Crevasses plus grandes que les précédentes de 85.00 à 105.00/20.00
Calcaire compact etc..de 105.00 à 134.50/29.50
Calcaire crevassé avec dépôts meubles faiblement aquifères de 134.50 à 145.00/10.50
Calcaire compact, etc..de 145.00 à 160.00/15.00
Calcaire, état (?) de 160.00 à 171.50/11.50
Profondeur totale depuis le sol (puits maçonné 27.75 m et forage 143.75 m)
Total épaisseur : 171.50 m
270 - suite - A. RUTOT & E. VAN DEN BROECK
D'après les documents laissés par feu A. Rutot, il résulte qu'à l'Asile d'aliénés de Tournai, il existait en 1889, 6 puis d'eau potable, dont les particularités sont indiquées au tableau ci-dessous.
Désignation du puits : Bâtiment n° 12 (Furieux)
Niveau de l'eau dans le puits - cote : + 39.20
Profondeur du puits - cote :+ 35.40
Profondeur d'eau :3.80
Observations : Les cotes se rapportent au niveau de la mer. La cote du rez-de-chaussée du bâtiment de l'Asile est de 50.
Désignation du puits : Bâtiment n° 12 (Innocents)
Niveau de l'eau dans le puits - cote : + 39.80
Profondeur du puits - cote : + 37.40
Profondeur d'eau : 2.40
Observations :Les cotes se rapportent au niveau de la mer. La cote du rez-de-chaussée du bâtiment de l'Asile est de 50.
Désignation du puits : Bâtiment n° 9 - Gauche
Niveau de l'eau dans le puits - cote : 39.85
Profondeur du puits - cote :+ 36.25
Profondeur d'eau : 3.60
Observations : Les cotes se rapportent au niveau de la mer. La cote du rez-de-chaussée du bâtiment de l'Asile est de 50.
Désignation du puits : Bâtiment n° 9 - Droite
Niveau de l'eau dans le puits - cote : + 38.31
Profondeur du puits - cote : + 35.70
Profondeur d'eau : 2.60
Observations :
Désignation du puits : Bâtiment n° 8 - Cuisine
Niveau de l'eau dans le puits - cote : + 38.75
Profondeur du puits - cote : + 34.65
Profondeur d'eau : 4.10
Observations :
Désignation du puits : Ferme cuisine du bétail
Niveau de l'eau dans le puits - cote : + 35.00
Profondeur du puits - cote : + 33.90
Profondeur d'eau : 1.10
Observations : La bordure du trottoir de la ferme est à la cote 45.20 (voisine du puits).
En outre, un puits maçonné à grande section de 27 m 75 de profondeur fut terminé le 31 juillet 1887.
Le 22 octobre 1887 un forage fut exécuté au fond de ce puits maçonné par l'entrepreneur Lang.
Ce forage fut terminé en décembre 1889 à la profondeur de 171 mètres.
Le puits maçonné a un diamètre de 1 m 80 : il est revêtu d'une maçonnerie en briques, dont la base repose sur la pierre calcaire vers 19 m de profondeur.
Le forage au fond du puits maçonné a été exécuté à partir de 1 m sous le sol jusqu'à 27 m de profondeur. Ce tube est consolidé à la base par un tube enveloppé de 8 m de hauteur et 0 m 45 de diamètre.
D'après A. Rutot, la coupe des terrains traversés par le puits serait la suivante :
Limon et landénien ? - 13 m 00
Marne - 4 m 00
Gravier - 2 m 00
Calcaire - 152 m 00
Renseignements hydrologiques
Pendant tout le temps qui s'est écoulé entre l'achèvement du puits à grande section et le commencement des travaux de forage à petite section, l'eau s'est tenue, dans le puits maçonné, a 26 m sous le sol, soit à la cote + 19 : ce niveau n'a pas varié
jusqu'au printemps de 1888 ; à cette époque il est monté à + 19.75 par suite des pluies continuelles.
Le 12 février 1890, on a constaté que le niveau de l'eau dans le puits maçonné et dans le tubage était à 26 m 80 sous le niveau du sol.
270 - suite - A. RUTOT & E. VAN DEN BROECK
La température de l'eau varait entre 10 1/2 et 11 1/2 centigrades (constation de l'entrepreneur Lang).
Essais de pompage. Du 31 juillet au 22 août 1888 des essais ont été faits pour constater le débit du forage qui était arrivé à 126 m de profondeur : ces expériences n'ont pas été concluantes et l'on a ensuite approfondi le puits jusqu'à 171 mètres.
Des nouveaux essais ont été effectiés les 21 et 22 juin 1889.
Une pompe aspirante et foulante avec aspiration à la profondeur de 51 m 60 a été placée dans le puits par les soins de M. Choquet, entrepreneur de forages : les essais ont été commencés le 21 juin à 10 heures du matin pour finir à 6 h 34 au soir.
Pendant ce laps de temps, on a pu pomper en tout que l'heure 3 minutes l'épuisement total s'étant produit et renouvelé à de nombreuses reprises : le volume d'eau extrait a été de 66 hectolitres.
Le 22 juin on a recommencé les essais à 8 h 05 du matin pour finir à 5 h 30 au soir. On n'a pu pomper, pour la même cause que celle exprimée ci-dessous, que pendant 2 heures 13 minutes et l'on a obtenur 109 hectolitres.
270 - suite - A. RUTOT & E. VAN DEN BROECK
Après une étude des carrières faites par MM. Rutot et Van den Broeck, ces derniers ont considéré que des niveaux aquifères dans le calcaire devaient recouper le forage entre 55 et 65 m de profondeur, et ils ont proposé de boucher le puits à 70 mètres de
profondeur.
Vers le 30 juin 1889, le puits ayant été bouché à 70 m, la pompe aspirante et foulante fut remplacée sur le forage en continuant à aspirer à 51 m 60.
Voici les résultats de ces essais :
Le 3 juillet : travaillé pendant 8 h 02, dont 5 h 17' de pompage.
Extrait : 214 hectolitres.
Le 4 juillet : travaillé 8 h 10), dont 2 h 44' de pompage.
Extrait : 114 hectolitres.
Le 5 juillet : travaillé pendant 7 h 42' dont 2 h 45' de pompage.
Extrait : 109 hectolitres.
Le 6 juillet : travaillé pendant 7 h 19', dont 2 h 42' de pompage.
Extrait : 113 hectolitres.
Pendant le travail, l'eau descendait de temps en temps jusqu'à l'extrémité du tuyau d'aspiration et l'on devait interrompre le pompage.
Ces résultats n'étant pas entièrement concluants, le débit du premier jour faisant supposer que celui des jours suivants avait été faussé par différentes circonstances ; de plus escomptant toujours une venue d'eau par les fentes du calcaire, MM. Rutot et
Van den Broeck ont proposé de porter la profondeur d'aspiration à 60 mètres.
Pour effectuer ces nouveaux essais, un contact est intervenu avec M. Lang, qui devait remplacer le moteur à vapeur utilisé par M. Choquet par une pompe mue à bras d'hommes et le 4 décembre, les installations s'étant trouvées prêtes, les expériences ont
recommencé et ont donné les résultats suivants :
Le 5 décembre : travaillé 6 h 42', dont 3 h 15' de pompage. Extrait 96 hectolitres.
Le 6 décembre : travaillé pendant 8 h 38' dont 3 h 34' de pompage. Extrait 109 hectolitres.
Le 7 décembre : travaillé régulièrement de 7 h 15' matin jusqu'à épuisement à midi et de 1 h 20 jusqu'à épuisement à 4 h 10 soir, à raison de 15 coups de piston à la minute (au lieu de 24).
Extrait 111 hectolitres.
Ces essais comparés aux précédents ont montré d'abord qu'en hiver, comme en été, on ne peut songer à extraire du puits plus de 10 à 12 mètres cubes en nombre d'heures de travail courant ; mais ils ont surtout prouvé l'inutilité complète du forage,
diverses observations étant encore venues confirmer le fait.
Dans aucune des expériences effectuées, l'eau n'a jamais été parfaitement limpide ; à certains moments elle a été satisfaisante, mais elle a toujours conservé une teinte opaline de plus, l'orifice du puits étant débarrassé de l'installation des appareils
de sondage et rend ainsi facilement accessible, on pouvait entendre nettement l'eau couler dans le puits, pendant les repos de la pompe, nécessités par la suite des épuisements répétés.
Des faits observés, MM. Rutot et Van den Broeck ont conclu :
1° que le forage, sur toute la hauteur, est sans efficacité
2° qu'il n'a pas rencontré, dans le niveau aquifère, de joints ou de crevasses pouvant fournir de l'eau comme cela paraît être le cas pour l'hôpital civil
3° que l'absence d'eau fournie par le calcaire a rendu également inefficace le bouchage du puits à 70 m de profondeur, ainsi que l'abaissement du niveau d'aspiration
4° que le puits, y compris le forage n'est alimenté que par les eaux relativement superficielles renfermées dans la marne et dans les parties les plus supérieures du calcaire carbonifère
5° que le débit constaté est donc fourni par des couches traversées par le puits à grande section, que ce puits seul est efficace à l'exclusion du forage et qu'il est désormais inutile de chercher à porter l'aspiration à une profondeur plus grande que
celle du puits à grande section.
Une analyse des eaux du puits a été exécutée en juillet 1889 par le chimiste Delville de Tournai.
Eau trouble - Dépôt après deux jours Ogr054 par litre : argile, traces de calcaier.
Eau après dépôt, limpide :
Chaux CaO - 0gr146
Magnésie (MgO) - 0gr012
Acide sulfurique (SO3) - 0gr031
Chlore - 0gr036
Silice (SiO2) Alumine Oxyde ferr. (Al2O3, Fe2O3) - 0gr013
Matière organique - 0gr031
Résidu fixe - 0gr40
au litre
Dégré hydrotimétrique : 34.
270 - suite - E. ASSELBERGHS
Il y une déception lorsque, pendant trois semaines d'épreuves de pompage, le rendement du puits de l'Asile n'a atteint en moyenne que 4 mètres cubes par jour jusqu'à assèchement. En effet, ce faible volume d'eau ne correspond pas à celui qu'on est en
droit d'attendre un puits profond dnas le calcaire.
Au point de vue de l'existence de la nappe, remarquons d'abord que, chaque matin, après le pompage de la veille pendant cette période d'épreuves, on retrouvait le niveau d'eau dans le puits à la profondeur invariable de 25.75 m sous le sol, soit à la
cote 19.75.
En nous reportant à la coupe de M. Choquet, nous voyons que le forage comporte trois étages de bancs crevassés, avec dépôts meubles faiblement aquifères, séparés entre eux par des bancs imperméables. Dans cet état de division de la roche, le drainage
exerce depuis nombre d'années à la distance moyenne de 500 mètres du puits de l'Asile, par les carrières du voisinage de Pont-à-Rieu d'où l'on relève par jour un volume total d'environ 14.740 mètres cubes, est la cause bien simple qui justifie le
quasi-assèchement de ce puits.
Renseignements fournis par le conducteur des travaux en mars 1920.
Le puits artésien n'a jamais été utilisé. Le forage a été rebouché en 1890.
Le faible débit d'eau provenait non du forage mais d'une petite source se trouvant dans le puits à grande section (eau de surface).