119E0089

PL. MONTENAEKEN
A. Rutot

89 (IX) = No 18236 Sablière d'Omal.

Le sable est blanc en bas, jaune avec lignes d'altération
en haut, peu stratifié et renferme des galets épars
dans la masse. Il y a aussi des points ligniteux.

La surface de la craie est très irrégulière attendu
qu'au fond de la sablière, on ne l'a pas atteinte.

A 3m50 de profondeur, alors qu'elle est à moins de 1m50
à l'entrée de la sablière, près la route.

En face, dans la propriété, on a aussi tiré du sable.
M. Van den Broeck dit avoir trouvé un grès blanc dans le
sable.

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PL. MONTENAEKEN
A. Delmer 23 juin 1943

89 (suite)

Hélène DANTHINE. Le gisement MOUSTERIEN de la sablière
Kinart à Omal. (Mémoires de la Société royal des
Sciences de Liège.
Collection in-4o. Première Série. Tome I, fasc.1, 1943,
pp. 151-188, pl. I à IV).

Résultats des fouilles exécutées en 1942.

Au cours du dégagement, après avoir enlevé la couche de
terre végétale, nous rencontrions d'abord la terre à
briques, qui présentait une épaisseur moyenne de 70 cm.,
ensuite, quand la profondeur atteinte était assez
grande, le limon, dont l'épaisseur sur la partie
fouillée a varié de 0 à 2m20, enfin, une couche de
cailloutis, par endroite presque inexistante, alors
qu'un peu plus loin le cailloutis s'accumulait en des
poches dont l'épaisseur dépassait d'ailleurs rarement
25 cm.; çà et là cette couche se divisait en deux ou
trois bandes séparées par de minces lits de sable,
parfois mêlé de limon, d'une épaisseur moyenne de 2 cm.

La couche était composée essentiellement de petite
cailloux roulés de silex aux formes arrondies, d'un
diamètre moyen de 2 cm.; quelques gros cailloux étaient
mêlés aux petits; ces cailloux, couverts d'une croûte
grisâtre sont, à l'intérieur, soit d'un beau jaune
brunâtre, soit d'un gris plus ou moins foncé. Des
particules noires ferrugineuses et parfois un petit
caillou de quartz blanc se trouvaient mêlés aux cailloux
de silex; enfin d'assez gros blocs de silex roulés,
mais aux formes irrégulières, et patinés souvent en
brun, apparaissent de temps à autre engagés dans le
cailloutis. C'est dans et sur cette couche de
cailloutis que gisaient la grande majorité des silex
taillés. Nous en avons cependant découvert d'autres,
aussi bien dans la terre végétale que dans la terre à
briques ou dans le limon, qui présentaient les mêmes
caractères, la même technique de taille, les mêmes
patines, que les silex trouvés dans et sur le
cailloutis.

Le cailloutis, tantôt très compact, tantôt, au contraire,
très lâche, est enrobé dans du limon, souvent nettement
séparé, mais parfois mêlé à du sable. Le sable sous le
cailloutis n'a jamais livré de silex taillés.

Faune. - Aucun reste de faune n'a été retrouvé à Omal:
le limon de Hesbaye, par son acidité, détruit en peu
d'années les ossements qui s'y sont enfouis.

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PL. MONTENAEKEN

89 (suite)

P.FOURMARIER. Description de la coupe de la sablière
d'Omal. (Idem, pp.189-190).

La structure géologique de la région est simple, ainsi
qu'on peut le voir dans la grande sablière Kinart, au
sommet de laquelle ont été pratiquées les fouilles.

Au point le plus bas apparaît la craie sénonniene en
couches, horizontales; elle est recouverte par un
conglomérat à silex, résidu de décalcification de cette
formation, à la suite de la pénétration des eaux
superficielles. Ce niveau de silex est souvent fort
irrégulier; il se présente parfois en poches
descendant plus ou moins profondément dans la craie;
c'est la conséquence d'une attaque inégale du terrain
crayeux, résultant d'une fissuration plus ou moins
développée et de la concentration des eaux à des
endroits privilégiés.

Sur le silex repose une assise de sable qui, d'après
la carte géologique, est rangée dans l'Oligocène; elle
atteint 8 à 10 mètres de puissance et comprend du sable
blanchâtre à la partie inférieure, tandis que la partie
haute de la formation est de teinte jaunâtre ou
rougeâtre. Le dépôt sableux est stratifié et ses bancs
sont sensiblement horizontaux, tout au moins sur une
bonne partie de la longueur du front de l'exploitation;
cependant, au voisinage de l'endroit des fouilles, le
sable est coupé par des fractures qui troublent la
régularité de ses strates en les déplaçant légèrement.

Dans le sable, à faible hauteur au-dessus du conglomérat
à silex, s'intercale un lit de gravier comprenant
principalement des galets de silex.

Sur le sable repose la formation limoneuse; elle débute
par un lit de galets de silex et de quartz en ordre
principal; le limon passe vers le haut à la terre
végétale; son épaisseur est variable: au bord de
l'escarpement qui domine la vallée du Geer, elle est
très faible; à l'emplacement des fouilles, elle atteint
2 mètres environ; mais à cet endroit, la base du limon
présente une inflexion marquée vers le bas. L'explication
de cette disposition est simple.

La craie qui forme le soubassement des dépôts
détritiques sableux et limoniteux est lentement dissoute
par les eaux superficielles chargées d'anhydride
carbonique qui s'infiltre à travers les couches
perméables de sable et de limon; la dissolution n'est
pas égale partout; à certains endroits elle s'effectue
avec plus d'intensité, comme il est dit ci-dessus; les
couches surmontant la craie descendent davantage en
ces points; une dépression de forme plus ou moins
conique tend à se produire en surface, mais le limon,
entraîné par les eaux de ruissellement, glisse vers le
fond de cette dépression et s'y accumule, entraînant
avec lui des galets empruntés au cailloutis de base.

Les dislocations signalées ci-dessus dans le sable sont
précisément au voisinage de la poche où le limon atteint
une puissance anormale; on verra une relation évidente,
entre ces deux particularités; l'une et l'autre sont la
conséquence de l'affaissement des bancs de sable et de
limon à la suite de la dissolution de la craie.

Le limon qui remplit la poche où ont été trouvés les
silex taillés est incontestablement un limon de
ruissellement; mais on peut supposer qu'il provient du
remaniement d'un loess qui recouvrait originellement
la région.

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PL. MONTENAEKEN

89 (suite)
Il résulte d'une note intitulée: Omal paléolithique"
et publiée à Liége le 15 mai 1941, par MM. Jean
Maréchal et Jacques Thisse, que la sablière d'Omal a
une profondeur d'une dizaine de mètres.

Cette sablière appartient à Mme Vve Kinart et est
exploitée par M. Humblet d'Omal.

Les auteurs précités signalent la présence à la base du
limon supérieur soit à 0m60 de profondeur d'un
cailloutis d'une épaisseur de 30 centimètres,
s'étendant à peu près horizontalement sur une longueur
d'une vingtaine de mètres. Ce cailloutis repose
directement sur le sable tertiaire sous-jacent.

Ce cailloutis renferme des éclats de silex dont
certains présentent un bulbe de percussion bien marqué.

En septembre 1934 les auteurs ont trouvé en place une
pièce vraiment caractéristique, un petit biface, coup
de poing, placé obliquement au milieu du cailloutis
c'est-à-dire à 15 centimètres au-dessus du sable et à
0m75 au dessous de la surface du sol.

Au fur et à mesure de l'avancement de l'exploitation
le limon augmentait de puissance vers le S-E; le 9 mars
1941 il avait atteint 2 m. d'épaisseur, le cailloutis
situe au contact du limon et du sable contenait encore
de nombreux éclats entremêlés de cailloux ronds de
silex roulés.

A environ mi-hauteur du limon, c'est-à-dire à 1 m. de
profondeur les auteurs ont trouvé une demi pointe
moustérienne de grande taille (largeur 80 mm) montrant
une cassure paraissant fraîche. Cette pièce était posée
à plat, avec la surface taillée présentant une patine
rousse, dirigée vers le bas.

Des fouilles commencées les 1-2 avril 1941 par Mlle. H. Danthine
chargée de cours à l'Univesité de Liège ont permis la
découverte de nombreux éclats (déchets de taille) et de
quelques pièces intéressantes.