077W0168

PL. KERMT 77W
F.HALET
28 avril et 20 juin 1914

168 (III) Dans le chemin creux du Bolderberg à 220 mètres au
Nord de l'Ermitage, le talus du chemin rafraichi
montre la coupe suivante:


COUPE

DIESTIEN 1 Sable rosé grossier, avec quelques plaquettes de grès
ferrugineux, passant à un sable verdâtre,
glauconifère, très grossier.
2 Ligne de rares cailloux de silex noirs, roulés, qui
tiennent un niveau très régulier et constant (base du
Diestien).

BOLDERIEN 3 Sable concrétionné jaune-rougeâtre, avec parties
un peu argileuses, sans fossiles (Bolderien d'Anvers)?
4* Gravier composé de cailloux de silex roulés, de gros
grains de quartz et de nombreux débris de coquilles
silicifiés.
Un petit lit d'argile plastique verdâtre très mince
semble recouvrir par places le gravier, c'est dans
ces couches argileuses que l'on trouve les coquilles
encore entières mais extrêmement friables. Les
coquilles de ce niveau ont été reconnues comme
miocènes et ce gravier représenterait le cordon
litoral de la mer miocène (Bolderien d'Anvers?).

AQUITANIEN 5 Le gravier 4 est nettement séparé des sables
sous-jacents par une ligne rouge ferrugineuse, les
sables de ce niveau sont très quartzeux, de couleur
jaune avec zônes blanchâtres; ces sables sont souvent
très pailletés de mica et finement glauconifères.
On n'y a jamais trouvé de fossiles.

L'âge de ces sables d'après les sondages du Bolderberg
devrait être considéré comme d'âge chattien (Rupelien
supérieur).
(Voir Annales de la Société géologique de Belgique.
Liège, t.XXXVI, (Mém.), pp. 253-267.


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PL. KERMT 77W

168(suite)Bulletin de la Société belge de Géologie. - Bruxelles,
1925, t.XXXIII, pp. 207 et suiv.

La coupe de la route de Viverselle étant en très
mauvais état, les excursionnistes se sont rendus à
l'extrémité orientale du Bolderberg, derrière la
chapelle de l'Ermitage. Là, dans un chemin creux,
grâce à un rafraichissement de la paroi du talus, il
leur fut permis d'observer dans la coupe décrite
ci-après, une succession de terrains qui, à s'en
rapporter à la description de Gosselet (1), ressemble
en tous points à celle du chemin de Viverselle.

Fig. 1. - COUPE SCHEMATIQUE VISIBLE DANS LE CHEMIN
CREUX DE L'ERMITAGE (BOLDERBERG).
Mètre
1 Sable verdâtre glauconifère, assez grossier 1.00
2 Trainée de galets de silex roulés, gris et noirs.
3 Sable jaunâtre et rougeâtre avec partie argileuses 0.40 à 0.60
4 Gravier de silex roulés, de grains de quartz et
débris de coquilles silicifiées (cordon
fossilifère) 0.05 à 0.10
5. Sable quartzeux, jaune pâle, à zones blanchâtres,
pailleté, décalcifié, visible sur 3.50

(1) GOSSELET, J., Relation des sables d'Anvers avec
les systèmes Diestien et Boldérien. (ANN. SOC. DU NORD,
Lille, 1876-1877, t.IV,pp.1-19).

L'interprétation courante de cette coupe a, jusqu'à
ce jour, été la suivante:

Les couches 1 et 2 sont les représentants du sable
diestien et de son gravier de base, sous le facies
typique de Diest.

A la suite d'un travail de M.M. Stainier et Schmitz (1)
la couche no 3, d'une épaisseur de 0m40 à 0m60, est
considérée comme d'âge boldérien, et le gravier
fossilifère no 4 comme la base de cet étage. Le sable
no 5 est considéré comme étant d'âge oligocène et
rapporté au Chattien.

Nous avons fait remarquer sur place que l'étude de la
coupe visible dans la falaise d'Elsoo (2) ainsi que
celle des coupes des sondages et avaleresses des
charbonnages de la Campine nous avaient montré qu'il
est difficile d'admettre actuellement que les sables
de la couche no 5 du Bolderberg soient d'âge oligocène
supérieur ou chattien.

A la suite d'une série d'observations et de
considérations que nous avons consignées dans une note
spéciale (3), nous en sommes arrivé à la conclusion
qu'il n'est guère vraisemblable que le gravier
fossilifère no 4 du Bolderberg soit du même âge que
celui d'Elsloo. Le gravier du Bolderberg ne représente
pas le cordon littoral du débat de la transgression
miocène, mais marque la base d'une transgression plus
récente d'âge miocène moyen ou pliocène inférieur. Les
sables sous-jacents ou no 5 ne sont pas d'âge oligocène
supérieur ou chattien, mais d'âge miocène et sont les
représentants de l'étage boldérien de Dumont.

Nous en revenons, comme on voit, à l'interprétation
proposée par A. Dumont, J. Gosselet et E. Van den
Broeck (1895) (4).

(1) STAINER, X., et SCHMITZ, G., Découverte en Campine
de l'Oligocène supérieur marin. La question de l'âge
du Boldérien de Dumont. (ANN. SOC. GEOL. DE BELGIQUE,
t.XXXVI, Mém., pp. 253-267 (1908-1909).
(2) HALET, F., La Géologie tertiaire, etc. La faille
d'Elsloo. (BULL. SOC. BELGE DE Géol., 1920,
t.XXX,pp.84-101.)
(3) HALET, F., Sur l'âge des sables situés sous le
gravier fossilifère du Bolderberg.
(BULL. SOC. BELGE DE GEOL., 1923, t.XXXIII, pp. 92-98).
(4) VAN DEN BROECKE, E., Compte rendu sommaire de
l'excursion au Bolderberg et gisement fossilifère de
Waanrode. (BULL. SOC. BELGE DE GEOL., 1895, t.IX,
Procès verbaux, pp. 116-144.)


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PL. KERMT 77W

168(suite)F.HALET.-Bull.Soc.belge de Géologie. Bruxelles, 1935,
t.45, p. 95.

FIG. 2. - Schéma de la coupe visible, en 1923, au
Bolderberg dans le chemin creux de l'Ermitage.

1 Sable verdâtre glauconifère, assez grossier 1m00
2 Trainée de galets roulés de silex, gris et noirs
3 Sable plus concrétionné, jaunâtre et rougeâtre, avec
parties un peu argileuses. Sans fossiles 0m40 à 0m60
4 Gravier de silex roulés, de grains de quartz et de
débris de coquilles silicifées (cordon fossilifère) 0m05 à 0m10
5 Sable quartzeux, jaune pâle, à zones blanchâtres
pailleté, décalcifié, sans fossiles, visible sur 3m50


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PL.KERMT 77W

168 (suite)

R.TAVERNIER.- Bulletin de la Société belge de Géologie,
etc. Bruxelles,1938,tome 48

page 64

4.- On peut également observer le cordon littoral du
Bolderberg sur les deux talus d'un petit chemin creux,
près de l'Ermitage (Kluis). C'est cette coupe que
M.HALET a déjà figurée en 1923. Grâce à un
rafraîchissement des parois du talus, nous avons pu
observer, de haut en bas :
1. Sable grossier, glauconifère assez altéré, avec
parties très graveleuses et nombreuses tubulations
d'annélides. Dans le sable graveleux, il y a des
galets de silex roulés. Vers le bas le sable devient
plus fin, rougeâtre, et renferme des lentilles
argileuses.
2. Gravier de silex roulés (cordon fossilifère).
3. Sable jaune blanchâtre avec nombreuses paillettes
de mica, visible sur une épaisseur de plusieurs mètres.


La couche 1 est interprétée comme un faciès du
Diestien, dont la couche 2 forme le gravier de base,
tandis que le sable sous-jacent est rattaché au
système boldérien.

Nous avons pu observer le cordon littoral fossilifère
en plusieurs endroits de la colline. Toujours, il
présentait les mêmes caractères et ravinait les sables
blancs boldériens, tandis qu'il était surmonté par des
sables présentant les caractères du Diestien.